VIDEO. Le lancement de «Daredevil» vécu depuis la War Room de Netflix
REPORTAGE•A 0h01, la série de Marvel a été lancée en simultané dans 50 pays...Philippe Berry
De notre correspondant en Californie,
3, 2, 1, 0! Il est 0h01 à Los Gatos, dans la Silicon Valley, et la salle retient son souffle comme si une fusée Ariane s'apprêtait à décoller. Denny Kelleher, directeur de la localisation et de l’international chez Netflix, abaisse un levier. Un signal est envoyé dans les data centers de plus de 50 pays. «On est comment sur tablette? Sur le site, ça marche!» La vidéo se lance sur une vingtaine de téléviseurs connectés aux centres français, brésilien ou australien. Xbox, Playstation, iPad et PC, tout est testé. «Aux USA, on est bons! Et le Canada?» Tous les flux fonctionnent sans saccade. «Daredevil est officiellement live», annonce le dirigeant, sous un tonnerre d'applaudissements.
La mise en scène est un peu forcée. Il n'y avait pas vraiment de danger. Kelleher le confie, tles 13 épisodes étaient préchargés en cache sur des serveurs Netflix disséminés dans le monde entier, mais également dans des box de 100 To (100.000 Go) installées directement chez certains fournisseurs d'accès pour s'approcher au plus près des 60 millions d'utilisateurs. L'autre secret de Netflix pour éviter les chargements intempestifs du «buffering»? Il existe des dizaines de versions du même fichier, de qualité différente, et le streaming «adaptatif» peut passer de l'un à l'autre, en direct, en fonction de la bande-passante disponible chez l'abonné.
« Le fameux bouton de Netflix qui envoie un signal aux data centers du monde entier pour activer les flux de Daredevil. pic.twitter.com/FKgWY9cPii — Philippe Berry (@ptiberry) April 10, 2015 »
12 employés sur Twitter
Sur un mur, les tweets défilent tellement vite qu'ils sont presque impossible à lire. «Daredevil est dispo, c'est quoi le sommeil déjà?», écrit l'un. «Matt Murdoch est trop sexy», commente une autre. Eric Pallotta et les 12 membres de l'équipe «réseaux sociaux» répondent aux internautes en direct dans plusieurs langues, entre deux gorgées de champagne. Et ça fonctionne: le hashtag #Daredevil grimpe directement dans le top 10 «monde».
« Netflix a 12 personnes de son équipe réseaux sociaux pour répondre en live aux internautes. pic.twitter.com/1iQQ7S1CQf — Philippe Berry (@ptiberry) April 10, 2015 »
Netflix joue gros avec ce lancement. Non seulement car c'est le premier véritablement global mais surtout car l'entreprise a commandé cinq séries à Marvel. Il n'a pas le choix, il doit faire des paris risqués. Avec HBO, Amazon, Hulu, Microsoft, Sony, AOL et Yahoo, «la concurrence sur la création de contenus originaux s'intensifie», souligne l'analyste médias Richard Greenfield. Il n'y aura sans doute pas de la place pour tout le monde. Mais depuis sa War Room, Netflix semble prêt pour la guerre.