Kyle Chandler: «Je n’ai pas eu besoin de lire le script de "Bloodline" pour accepter le rôle»
INTERVIEW•L’acteur de «Friday Night Lights» tient l’un des premiers rôles dans la nouvelle série imaginée par les créateurs de «Damages», disponible dès ce vendredi 20 mars sur Netflix…Anaëlle Grondin
Le célèbre coach Taylor de Friday Night Lights revient dans une nouvelle série excitante, Bloodline. Aux côtés de Ben Mendelsohn (Animal Kingdom, The Dark Knight Rises), l’acteur Kyle Chandler tient le premier rôle de ce thriller psychologique autour de la famille créé par les papas de l’efficace série Damages. Interview.
Qui est John Rayburn, le personnage que vous incarnez dans «Bloodline»?
C’est le second fils d’une famille de quatre enfants. C’est quelqu’un qui a le sens du devoir et veut résoudre tous les problèmes entre frères et sœurs. Il veut prendre soin des Rayburn en s’oubliant parfois lui-même. Mais il essaye de changer ça et commence à se demander qui il est et ce qu’il a envie de faire. Ce n’est pas forcément quelqu’un de bon au fond… Je suis très excité car mon personnage doit évoluer sur six saisons [déjà imaginées par les créateurs] pour devenir un personnage que je n’ai jamais joué encore. C’est comme un cours d’acting pour moi, c’est génial.
Qu’avez-vous pensé à la première lecture du script?
Je ne l’ai pas lu avant d’accepter de jouer dans la série. Les créateurs de Damages m’ont contacté en me disant: «On a une idée de série, ça t’intéresse? Si oui, on va commencer à l’écrire et on peut en rediscuter dans quelques semaines pour que tu aies une meilleure idée du projet». Entre temps j’ai regardé Damages, j’ai discuté avec des gens qui avaient travaillé avec Todd A. Kessler, Daniel Zelman et Glenn Kessler [le trio de choc à l’origine de Damages] et fait quelques recherches… Quand j’ai su qui ils étaient et ce qu’ils faisaient, c’était facile de dire «oui». Je n’ai pas eu besoin de lire mon rôle.
Vous avez été révélé par la série «Friday Night Lights» et joué dans le film à gros budget le «Loup de Wall Street» ces dernières années. Qu’est-ce que cela vous a apporté en tant qu’acteur?
Friday Night Lights m’a probablement apporté une certaine reconnaissance. Je n’ai plus peur de commettre des erreurs. En tant qu’acteur on gagne plus à faire des erreurs qu’en essayant de se protéger. Je crois que j’avais besoin d’avoir plus confiance en moi. Si je n’avais pas ça pour jouer dans le Loup de Wall Street, j’aurais été trop impressionné par Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio… Finalement lorsque l’on se met chacun dans son rôle et que la caméra tourne, nous sommes tous au même niveau.
Difficile de vous imaginer manquer de confiance en vous…
Cela m’est arrivé avec Kathy Bates sur le tournage du film Le jour où la Terre s’arrêta [sorti en 2008]. Elle et le réalisateur discutaient alors que j’étais sagement assis dans mon coin. Il y avait quelque chose qui n’allait pas. Le réalisateur est parti et elle s’est retournée vers moi en demandant : «Qu’en penses-tu?» Je me suis dit: «Mais c’est l’actrice oscarisée Kathy Bates». Je lui ai répondu: «Vous me demandez mon opinion?» Et là elle m’a dit: «Mais vous êtes un putain d’acteur, oui ou non?» Une seconde plus tard je me suis repris et j’ai appris à m’affirmer.
Remporter un Emmy Award pour «Friday Night Lights», est-ce que cela a changé votre vie?
Oui, j'ai le droit de me vanter maintenant! (rires) Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire «Oh, j’ai vu que tu avais eu un Emmy Award, on aimerait te parler de ce nouveau rôle». Quand j’ai reçu ce prix, la série n’était pas vraiment reconnue alors qu’on s’était énormément investi et qu’on l’adorait. Ce n’était pas ma récompense, mais celle de Friday Night Lights.
Etes-vous triste que cette série géniale n’ait pas rencontré un très grand succès populaire?
Hmm non… Qu’est-ce qu’on aurait pu faire? Ce qui m’intéresse c’est le travail d’acteur, donner le meilleur de moi-même, tout le processus de création. Je ne me préoccupe pas vraiment du reste.
Quels sont vos projets à venir en dehors de «Bloodline»?
Je commence le tournage d’une nouvelle fiction ce mois-ci près de Boston. J’ai un petit rôle dans un film très sympathique qui s’appelle Manchester by the sea.