TELEVISIONVIDEO. «Prodiges», le talent-show classique de France 2 qui va vous faire pleurer

VIDEO. «Prodiges», le talent-show classique de France 2 qui va vous faire pleurer

TELEVISIONFrance 2 va diffuser pendant la période de Noël son premier concours classique animé par Marianne James, avec treize jeunes talents âgés de 7 à 16 ans...
Le flashmob organisé par France 2 pour promouvoir son concours classique,
Le flashmob organisé par France 2 pour promouvoir son concours classique,  - France 2/Shine
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

On vous met au défi de garder l’œil sec quand Jules, 13 ans, chantera l’Ave Maria de Caccini. Il est l’un des 13 talents de Prodiges, le concours classique de France 2 dont 20 Minutes a pu voir les premières images.

Une flash-mob organisée dans un centre commercial, vue bientôt un million de fois selon France 2, a commencé le teasing de ce concours, le premier de ce genre mis sur pied en France - sur lequel la chaîne travaille depuis deux ans avec Shine, le producteur de The Voice. Avec l’envie de populariser la musique classique, France 2 a mis les moyens: une production et des images haut de gamme, et l'émission remplit à première vue pleinement l'ambition d'offrir un bon divertissement familial pour Noël.



Les talents

Sélectionnés parmi 400 candidats, ils sont donc 13, répartis dans trois catégories: danse, chant, et musique. Pour la plupart pour la première fois dans de telles conditions, ils se sont produits sur la scène du Corum de Montpellier au côté de son Orchestre philharmonique. Seul critère de sélection, «le talent», ont répété France 2 et Shine, qui ont insisté à tour de rôle: «Ce n’est pas l’école des fans», «ce ne sont pas des bêtes de cirque.» A priori, l’émission ne joue en effet que légèrement sur la compétition. Les enfants sont encouragés, le jury est bienveillant. Un talent est choisi par catégorie, pour un vainqueur à la clé, qui remporte une bourse d’étude de 10.000 euros. La majorité des enfants est plus proche de 16 que de 7 ans, et tous font pleurer leurs parents dans le public après des prestations sur des morceaux de classique archi-connus (Roméo et Juliette, Carmen, le Lac des Cygnes). Bluffant, quoi qu’en dise le même Jules de l’Ave Maria, qui commente placidement: «Je ne suis pas un prodige, je suis juste un gars qui a bossé». Facile.

Marianne James

Jurée grande gueule de Nouvelle Star de 2004 à 2007, Marianne James a été choisie pour être aux commandes du télé-crochet et la transition d’un univers à l’autre semble lui réussir: on retrouve sa présence, qu’elle sait quand même atténuer pour laisser parler le jury et les enfants, qu’elle «ne voulait pas dévorer». Mais en tâchant de «rester solaire et accueillante», dit-elle. Avant Prodiges la chanteuse actuellement sur les planches un soir sur deux avait refusé à France 2 deux présentations d’émission, a confié la directrice des divertissements Nathalie André. L’idée de «rendre à la musique classique un prime time, au lieu d'une case à 2 heures du matin» a eu raison de sa résistance.

Le jury

France 2 s’est offert un jury prestigieux: Patrick Dupond, danseur étoile et ancien directeur de l'Opéra de Paris, Élisabeth Vidal, soprano colorature et Gautier Capuçon, violoncelliste (et frère de Renaud Capuçon, mari de Laurence Ferrari). Le premier commence l’émission en larmes et endosse son rôle de juré comme s’il avait fait ça toute sa vie, la seconde demande de la «sauvagerie», qualifie «d’été torride» la prestation renversante d’une violoniste de 15 ans sur Vivaldi et emprunte un peu d’ésotérisme à André Manoukian, tandis que le troisième monte sur son siège tel Garou dans The Voice. «Tant de gens sont frustrés de ne pas avoir réalisé leurs rêves d’enfants, commente Patrick Dupond, vraisemblablement conquis. C’est le propos de la télé de proposer une alternative, et une émission comme ça permet de dire que c’est possible».