TELEVISIONSimon Cowell, le gourou de l’industrie mondiale du divertissement, vedette du Mipcom

Simon Cowell, le gourou de l’industrie mondiale du divertissement, vedette du Mipcom

TELEVISIONLe célèbre producteur britannique, considéré comme un «visionnaire», a reçu le prix de «personnalité de l’année» au marché international des contenus audiovisuels mardi soir.  «20 Minutes» l’a rencontré à Cannes…
Le producteur britannique Simon Cowell au marché international des contenus audiovisuels à Cannes, le 13 octobre 2014.
Le producteur britannique Simon Cowell au marché international des contenus audiovisuels à Cannes, le 13 octobre 2014. - BEBERT BRUNO/SIPA
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

De notre envoyé spéciale à Cannes

«J’aurais aimé que mon père soit là.» Mardi soir, à l’hôtel Carlton de Cannes, Simon Cowell a presque réussi à émouvoir les acteurs de l’industrie du divertissement en acceptant le prix de «Personnalité de l’année» décerné par le Mipcom, marché international des contenus audiovisuels. D’ordinaire, le Britannique de 55 ans fait plutôt rigoler les téléspectateurs américains et anglais avec ses critiques acerbes dans X Factor et Britain’s Got Talent, qu’il produit et où il officie comme juré.

Show + hits = succès

Icône du divertissement, Simon Cowell est producteur télé et directeur d’un label de musique à succès en plus d’être juge de concours de talents. Sa fortune est estimée à 95 millions de dollars. Considéré comme un «visionnaire», il a été récompensé par le Mipcom pour avoir marqué la culture populaire du 21e siècle avec ses «talent shows». Incroyable Talent, qu’il a lancé en 2007, est le format télévisé le plus populaire au monde. Son autre programme phare X Factor (2004) a été un échec en France mais connaît du succès dans 50 pays. Les artistes découverts grâce à l’émission ont vendu plus de 160 millions de disques dans le monde.

La force de SyCo Entertainment, sa société de production fondée en 2002, est d’avoir allié industrie de la télévision et industrie de la musique, dans laquelle Simon Cowell a commencé sa carrière dans les années 1970. Après leur passage à la télé, One Direction, Il Divo et Susan Boyle, ont ainsi enregistré sous son label.

«Le pilote d’"Incroyable Talent" était horrible»

Et pourtant, cela n’avait rien d’évident il y a dix ans. «Incroyable Talent était un format très difficile à vendre au départ», assure Simon Cowell, qui a rencontré à son hôtel 20 Minutes avant la soirée organisée en son honneur au Carlton mardi. «Un jour, j’étais dans ma cuisine en train de regarder un télécrochet sur la BBC. La candidate massacrait un morceau qu’on avait déjà entendu un million de fois. Je me suis dit que j’aurais préféré regarder un chien danser que d’écouter ça», raconte-t-il en grignotant des frites et en dégustant un Coca.

C’est comme ça qu’il a eu l’idée de lancer Incroyable Talent. «Trouver un concept a pris du temps. Le pilote que nous avions fait était horrible, cela ne fonctionnait pas. On a dû beaucoup le couper, et à la fin il ne restait que sept minutes!»

Perfectionniste

Aussi décontracté et souriant que sur le petit écran (mais beaucoup plus sympathique en vrai), Simon Cowell est sur le qui-vive et perfectionniste. Il scrute tous les concours télévisés possibles (même les émissions de cuisine). Il fait plancher ses équipes «jusqu’à trouver le bon format» qui fera que le téléspectateur ne s’ennuie pas. «Le programme que nous allons annoncer le mois prochain a mis trois ans à se concrétiser», confie ainsi Simon Cowell, en laissant planer le mystère. Le producteur n’hésite pas à tout revoir sans arrêt et est persuadé qu’un programme peut durer s’il est modernisé et relancé après une chute d’audience.

Dans l’air du temps

Très actif sur Twitter, le quinquagénaire sait ce qui est dans l’air du temps. Et contrairement à d’autres producteurs, il ne diabolise pas Internet. «Quand Susan Boyle a cartonné sur Internet, on a compris le pouvoir de YouTube. Le site a bénéficié au programme, affirme Simon Cowell. Personne ne regarde Incroyable Talent parce qu’il a vu une pub à la télévision. Les gens le font parce qu’ils ont vu ce genre de vidéos sur Internet.»

S’il n’est pas encore convaincu de la nécessité d’utiliser des applications mobiles pour renforcer l’interactivité avec les téléspectateurs comme le fait Rising Star, Simon Cowell est en train d’étudier la possibilité de créer une émission sur le Web qui se poursuivrait ensuite à la télévision. Mais motus et bouche cousue: «J’en ai trop dit par le passé et je l’ai regretté. Je suis très prudent maintenant.»