TELEVISIONFin des «Hommes de l’ombre» sur France 2: La série politique, un genre encore fragile à la télé française?

Fin des «Hommes de l’ombre» sur France 2: La série politique, un genre encore fragile à la télé française?

TELEVISIONLa saison 2 de la série politique s’achève ce mercredi sur France 2, avec des audiences en baisse par rapport à la saison 1…
Carole Bouquet et Nicolas Marié dans la saison 2 des Hommes de l'ombre, diffusé sur France 2 le 1er octobre 2014.
Carole Bouquet et Nicolas Marié dans la saison 2 des Hommes de l'ombre, diffusé sur France 2 le 1er octobre 2014.  - © Etienne Chognard / FTV
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

Bruno Wolkowitch et Grégory Fitoussi cessent de s’affronter ce mercredi soir. Fin des Hommes de l’ombre, la série événement de la rentrée de France 2, avec des audiences jusqu'ici un peu décevantes: 3,2 millions de téléspectateurs pour le lancement le 1er octobre contre 5,2 millions pour la saison 1 en janvier 2012, bien que la série ait gagné pour les épisodes 3 et 4 quelques dizaines de milliers de téléspectateurs qu'elle pourrait conserver pour les épisodes 5 et 6.

Est-ce parce qu’en face, sur TF1, il y avait Blacklist, série américaine très suivie? Est-ce parce que les téléspectateurs l’ont jugée moins réussie, tout simplement? Peut-être un peu des deux, mais la série politique -dont A la maison blanche, Borgen et House of cards sont à l'étranger les plus emblématiques succès critiques (plutôt que populaires) - reste sans doute un genre encore fragile à la télé française. En tout cas pour toucher le grand public.

Parisien et élitiste

«La politique peut apparaître comme quelque chose de parisien et élitiste», expliquait à 20 Minutes Emmanuel Daucé, producteur de la série et d’Un Village Français. «Les journalistes et les communicants sont parmi les fonctions les plus détestées des Français. Quand on pense audimat, on prend beaucoup de risques».

«Pour nous, la matière politique, c’est du pain béni. C’est les diffuseurs qui n’en voulaient pas. TF1 a toujours dit que ça n’intéressait pas leur public», commentaient également les scénaristes Sylvain Saada et Marie Guilmineau. C’est pourtant «shakespearien, avec tout ce qu’il faut pour faire une saga, tout le monde trahit tout le monde», note Marie Guilmineau.

Une image dépoussiérée

Les hommes de l'ombre ont renouvelé le pari de la saison 1, comme, récemment, du côté des téléfilms, La dernière campagne, une fable politique où défilaient les sosies de Sarkozy ou Chirac, ou La Rupture, avec Hippolyte Girardot en Giscard, sur le divorce de 1976 avec Chirac.

Si la politique gagne du terrain en fiction, c’est que l’image du monde politique évolue, selon les scénaristes. «Le monde politique français avait une image ringarde, très IVe république, un peu dans la rondeur, estime Sylvain Saada. Et soudain les séries américaines comme House of Cards, et sans doute la présidence de Sarkozy, avec ce qui s’est passé avec Cécilia, ont dépoussiéré cette image. Les diffuseurs se sont dit, "tiens, il y a une férocité, il se passe des choses derrière…". Cela devient des vrais enjeux dramatiques que les diffuseurs ne voyaient pas avant».

>> Avez-vous regardé «Les hommes de l’ombre»? Etes-vous amateur de série politique? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous.