ANNIVERSAIREPhilippe Dana: «Je n'ai jamais vu de saladiers de coke chez Canal+»

Philippe Dana: «Je n'ai jamais vu de saladiers de coke chez Canal+»

ANNIVERSAIREA l’occasion des trente ans de Canal+, Philippe Dana et Léon Mercadet publient «Les invités de la fête». Les fêtes, la coke, mais surtout l'esprit Canal et l'innovation, Philippe Dana décrypte cinq idées préconçues sur la chaîne cryptée...
Alice Coffin

Alice Coffin

D’ici le 4 novembre, date officielle du trentième anniversaire de Canal+, la chaîne cryptée, ses archives, ses souvenirs, ses stars, vont se faire remarquer. Une série d’ouvrages est à paraître. Parmi eux, celui de Philippe Dana, entré chez Canal+ dès sa création et animateur de ça cartoon et Léon Mercadet, chroniqueur de «La matinale d’i-Télé», décédé en juin dernier. Raconter l’histoire d’un groupe c’est toujours s’exposer à la volonté d’untel d'imposer sa version, celle d'un autre de dire sa vérité. La genèse de Les invités de la fête (Ed. Don Quichotte) n’a pas fait exception. «Evidemment chacun veut raconter son histoire, celle la plus belle à ses yeux, détaille Philippe Dana. Pour éviter cela, on a interviewé le maximum de gens, une trentaine. Les portes se sont ouvertes parce que je le dis modestement mais les gens m’aiment bien.». Et que lui aussi aime bien Canal+. Retour en cinq points plutôt positifs sur quelques idées préconçues sur Canal+.



1. Canal+ c’est les années 80 tout craché

«Comme le Libération de Serge July, comme l’Actuel de Jean-François Bizot à leur époque, Canal+ a épousé les années 80. Sans le savoir l’équipe en place a créé la première start-up. Et puis Canal a monté, monté, avant de connaître la descente aux enfers à la fin des années 90 avec l’explosion des valeurs technologiques. Et puis, ensuite, comme dans toute l’histoire, les choses sont rentrées dans l’ordre et on se retrouve dans les années 2000 avec une chaîne plus adulte.»

2. Canal+ a révolutionné la télé

«Lorsque vous étiez téléspectateur dans les années 80, il n’y avait que trois chaînes. Le conservatisme des années Giscard était aussi un conservatisme à la télé. C’était impossible de voir L’as des as ou des blockbusters américains un an après sa sortie. Les matchs de foot diffusés étaient ceux de l’équipe de France. Donc, oui, cela a complètement changé la donne.»

3. Canal+ a formé des générations nouvelles d’animateurs et animatrices

«Oui la chaîne a beaucoup exporté de talents. Alain Chabat, Dominique Farrugia, Chantal Lauby, Edouard Baer, Jamel Debbouze…Et puis, au-delà des personnes, Canal+ a exporté de nouveaux formats. Notamment tout ce qui tourne autour de l’infotainment. Auparavant, en France, il y avait une barrière immense entre l’information et les programmes. Pierre Lescure avait commencé à les faire tomber à Europe et a continué à Canal.»

4. Chez Canal+ c’était toujours la fête

«Et il y avait des saladiers de coke... Et bien non, moi je n’en ai jamais vu. De toute façon la coke à l’époque il y en avait partout, chez Canal comme chez les traders de la Société générale. En revanche, oui l’époque était plus festive. La fête la plus mémorable est celle du Palais de Chaillot en 1989. Les invités arrivaient par toboggans, un mélange de costards cravates et des mecs complètement différents. Mais il y a une fête qui se prépare pour les trente ans!»

5. L’esprit Canal+ est introuvable

«Moi je ne pense pas qu’il y ait un bon Canal, celui des grands déconneurs, et puis celui d’aujourd’hui. Un type comme Rodolphe Belmer, aujourd’hui directeur de la chaîne, a tout cela dans son inconscient, il fait respirer l’ADN de la chaîne. Notamment par le biais des créations originales, puisque dans les années 2000 Canal+ a eu l’intelligence de comprendre que la demande des téléspectateurs allait se porter sur les séries et a investi là-dedans.»

Autres parutions

Pour les trente ans de la chaîne, Philippe Gildas publie Nos années nulle part ailleurs (Flammarion) et Michel Denisot, Brèves de vie (Fayard)