TELELe reboot plutôt réussi de «Homeland»

Le reboot plutôt réussi de «Homeland»

TELEAprès deux saisons pénibles, la série, qui revient ce mardi soir sur Canal+ dans la foulée de la diffusion américaine, a beaucoup à se faire pardonner...
Philippe Berry

Philippe Berry

// Attention, spoilers sur la fin de la saison 3 //

Homeland aurait pu être une mini-série culte. Mais au lieu de se finir pas un boum, la saison 1 s'était achevée sur le mauvais fonctionnement de la veste piégée de Brody afin de ne pas tuer la poule aux Emmy d'or. Après deux saisons abracadabrantes et laborieuses (#iHateDanaBrody), la série s'offre un nouveau départ sans Damian Lewis, resté pendu à Téhéran. Une décision payante.

On retrouve Carrie à Kaboul avec une bavure de drone à la frontière pakistanaise sur les bras. Puis tout part en vrille à l'ambassade d'Islamabad, façon Benghazi. De quoi permettre à la série de se recentrer sur la lutte antiterroriste et les manipulations politiques.

Un héritage encombrant

Homeland retombe parfois dans ses travers. Au cours de ce double premier épisode, Carrie doit notamment Skyper avec sa sœur puis jouer les mamans avec sa fille –qui a bien les cheveux roux de son père– pour une journée. Mais même si elle carbure toujours au vin et aux médicaments, Claire Danes attend au moins 73 minutes pour verser une larme, un record, et on voit davantage Quinn le nettoyeur. Tout ce beau monde devrait retrouver Saul sur le terrain d'Islamabad pour la suite.

La série n'a pas encore retrouvé l’ambiguïté qui faisait le charme de la saison 1. Les créateurs, Alex Ganza et Howard Gordon, qui ont surtout travaillé sur 24 Heures, devront encore prouver qu'ils sont capables d'aller au-delà de la géopolitique de supermarché. Mais Homeland mérite au moins une seconde chance. On n'y croyait plus.