TELEVISIONLa télévision véhicule encore largement des stéréoptypes sexistes

La télévision véhicule encore largement des stéréoptypes sexistes

TELEVISIONParticulièrement dans les téléréalités…
Extrait de la téléréalité «Bachelor, le gentleman célibataire».
Extrait de la téléréalité «Bachelor, le gentleman célibataire». - Julien Knaub
Anaëlle Grondin

A.G. avec AFP

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel est formel. La télévision continue à être largement porteuse de stéréotypes sexistes, particulièrement dans les divertissements de type téléréalité, mais aussi à travers les séries TV, selon des études du CSA publiées jeudi.

Les hommes, machos, les femmes, bimbos

Dans une première étude portant sur les émissions de divertissement, il souligne que celles-ci «sont particulièrement vecteurs de stéréotypes, que ce soit par les profils mis en scène dans ces programmes que par les rapports hommes-femmes qui y sont présentés».

«Ainsi, les hommes y sont aussi stéréotypés que les femmes: l'homme est "macho", la femme est "bimbo"», poursuit le CSA, qui a étudié dix programmes diffusés entre janvier et mai "portant sur des jeux de séduction, sur l'apparence physique ou qui suivent au quotidien des personnes dans leurs faits et gestes». Parmi eux, «L'amour est dans le pré» (M6), «Les anges de la téléréalité 6» (NRJ 12), «Bachelor le gentleman célibataire» (NT1), «Qui veut épouser mon fils» (TF1) ou «Les Marseillais à Rio» (W9).

Apparence physique de la gente féminine

Dans ces émissions, les femmes sont très largement valorisées au travers de leurs apparences physiques, 85% étant perçues comme séduisantes. Elles sont aussi essentiellement représentées dans la catégorie socioprofessionnelle des employés (23%) ou des personnes sans activité (15%), détaille le CSA.

«Les femmes sont majoritaires à regarder la télévision, je ne suis pas sûre qu’elles soient enchantées de se voir bimbo en miroir. Si on pouvait éviter certaines images comme celles de la femme qui ne travaille pas, un peu bête, qui ne se préoccupe que de sa beauté…», avait déjà déclaré à 20 Minutes en mars Sylvie-Pierre Brossolette, présidente du groupe de travail «Droits des femmes» du Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Infériorité de la femme dans le domaine professionnel

Dans une deuxième étude sur les séries TV réalisée sur la même période, le CSA montre que les femmes y répondent aussi souvent, quoique de façon moins caricaturale, à des «stéréotypes traditionnels».

L'infériorité de la femme dans le domaine professionnel notamment «perdure globalement dans les fictions», relève le Conseil, qui a étudié 40 séries comme «Braquo» (Canal+), «Plus belle la vie» (France 3), «Un village français» (France 5), «Scènes de ménages» (M6), «Alice Nevers le juge est une femme» (TF1), ou encore «Game of Thrones» (Canal+) ou «Grey's Anatomy» (TF1).

Tâches ménagères et caractère «doux»

Seules 39% des femmes y occupent des postes à responsabilité (contre 46% des hommes), et à peine 3% gagnent plus que leur conjoint, détaille-t-il. Elles y exercent aussi plus souvent des professions perçues comme féminines (métiers de la santé, du secteur social, du secrétariat...), sont plus souvent fidèles que les hommes, se consacrent plus aux tâches ménagères, ou présentent plus fréquemment des caractères «doux».

Point positif: les dessins animés se révèlent «moins marqués» par le sexisme, selon une troisième étude menée parallèlement par le CSA. Quelques stéréotypes y subsistent cependant, note-t-il. Ainsi notamment 36% des filles y apparaissent séduisantes contre seulement 7% des garçons, et 74% ont un caractère «doux» contre 48% des personnages masculins.