«In America», «France Kbek»: OCS continue de miser sur ses créations originales
TELEVISION•Parce qu’il n’y a pas que HBO dans la vie et qu’il faut réussir à se démarquer des chaînes rivales…Anaëlle Grondin
Pour contenter ses abonnés et séduire toujours plus de téléspectateurs, OCS sait qu’elle peut désormais compter sur «Game of Thrones» ou encore «True Detective». Mais il n’y a pas que les séries américaines dans la vie. Depuis quatre ans, Orange Cinema Séries s’est petit à petit lancée dans la création de séries originales. Des fictions françaises assez décalées rassemblées au sein du label «OCS Signature».
Après «QI», «Zak», «Lazy Company» et «In America», la petite dernière «France Kbek», complètement déjantée, a particulièrement été remarquée. Et OCS ne compte pas s’arrêter en si bon chemin: cet été commencera le tournage de «Bang Bang», un western sur le ton de l’humour.
«Une liberté de création totale»
«On voulait être présent le plus vite possible dans la création de fiction française. C’est une manière d’avoir une identité propre, de construire une programmation inédite, explique à 20 Minutes Boris Duchesnay, directeur des programmes d’OCS. Sa volonté? «Etre complémentaire de ce qui se fait en termes de fictions en France» (pas de polars, donc, mais plutôt des comédies et «dramédies»). Sauf que le bouquet n’a pas le même budget que TF1 ou M6. «Il a fallu des moyens ingénieux pour faire de la fiction longue adaptée à nos moyens», c’est-à-dire 50.000 euros par épisode, confie Boris Duchesnay.
Le format de 26 minutes en est un. Dans un deuxième temps, OCS a redéfini le rapport avec le producteur de série. «On finance 50% du prix de la série avec le producteur, ce n’est pas le rapport habituel (qui tourne autour de 80% pour les autres chaînes)», indique le directeur des programmes. De fait, le producteur de la série «retrouve une liberté de création totale», précise Boris Duchesnay, ravi du résultat à l’antenne. «C’est aussi notre rôle en tant que chaîne payante de prendre des risques. Si nous on ne le fait pas, personne ne le fera», ajoute-t-il.
«Lazy Company» plus fort que «Girls»
Si «l’audience n’est pas le seul critère de satisfaction de OCS», Boris Duchesnay est fier de constater que «"QI" a fait plus fort que la série américaine "Boardwalk Empire" en audience linéaire cumulée avec la télévision de rattrapage ("replay")» et que «"Lazy Company" a fait plus fort que "Girls"» sur le bouquet récemment. «Nos séries ont été identifiées et consommées de la même manière qu’une série HBO, se réjouit-il. Cela montre qu’elles sont cohérentes dans notre offre de séries.»
Lassé d’être interrogé au sujet de l’arrivée de Netflix en France en septembre, Boris Duchesnay reste serein. «On pense qu’on est les mieux armés en France pour répondre à l’arrivée de la plateforme. On propose une offre linéaire et non linéaire, un modèle qu’ils développent aussi. On a la chance d’avoir aussi des créations originales et d’avoir avant tout le monde tous les HBO [«Game of Thrones», «True Blood», «True Detective», «Girls», etc.]. Et en termes de prix on n’est pas trop éloignés de ce qu’ils proposent [autour de 10 euros pour Netflix, 12 euros pour OCS]», argumente le directeur des programmes d’OCS en s’empressant d’ajouter: «Mais on va être très attentifs à ce que Netflix va proposer ici. Il ne faut pas être trop présomptueux.»