MONTE-CARLOAna Ortiz de «Devious Maid»: «Quand j’ai reçu le script, je me suis dit "Oh non"»

Ana Ortiz de «Devious Maid»: «Quand j’ai reçu le script, je me suis dit "Oh non"»

MONTE-CARLOLa nouvelle création de Marc Cherry («Desperate Housewives») débarque sur M6 samedi 21 juin. L'actrice Ana Ortiz défendait la série à l’occasion du Festival TV de Monte-Carlo…
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

«J’ai toujours été la meilleure amie, la sœur». Ana Ortiz, Hilda Suarez dans «Ugly Betty», n’est pas peu fière d’être l’une des actrices principales de «Devious Maid», la nouvelle série du créateur de «Desperate Housewives» que lance M6 samedi 21 juin, à raison de 4 épisodes par soirée, après l’avoir testée sur Téva.

Ana Ortiz est Marisol. Elle et Rosie, Carmen, Valentina et Zoila sont les nouvelles Lynette, Susan, Gabrielle et Bree au statut social inversé puisqu’elles sont les domestiques, toutes d’origine latino, préposées à l’astiquage des villas de Beverly Hills. Leurs propriétaires sont excessivement riches, désœuvrés, névrosés, et tout ce petit monde polissé se retrouve, comme dans «Desperate», ébranlé par un crime inaugural perpétré «dans des circonstances mystérieuses», déclenchant intrigues, alliances et coups bas…

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100% Marc Cherry

Du Marc Cherry au premier coup d’œil. Ana Ortiz, en table ronde, acquiesce: «Vous pourriez regarder la série en français, italien, allemand, vous sauriez que c’est de lui. L’esthétique, l’habillage sonore, l’énergie, le ton est là. Sa façon de raconter les histoires est unique, il adore écrire sur les femmes». Pour elle, l’argument Marc Cherry -ajouté à celui d’Eva Longoria comme productrice exécutive- a joué, alors que le seul titre l’avait «rebutée». «Quand j’ai reçu le script, je me suis dit "Oh non"».

«Oh non», en effet. Cinq héroïnes d’origine latino dans une série américaine: le casting, à première vue, était aussi inédit que bienvenu à Hollywood. Avaient-elles besoin d’être domestiques? Voilà la polémique qui a accueilli la série à son lancement, en premier lieu de la part de la communauté latino qui y a vu, au moins une «opportunité gâchée», au pire une insulte. Défense d’Ana Ortiz: «J’ai compris leur réaction. On sait qu’on a une responsabilité. Ma grand-mère était domestique, la mère de Judy Reyers [Carla dans "Scrubs"] est domestique. Mais justement. Ces femmes ont des vies riches, incroyables. Pourquoi ne pourrait-on pas les représenter de façon digne, honorable, avec une touche sexy et de l’humour? Juste parce qu’elles ne sont pas avocates ou médecins, elles ne seraient pas intéressantes? Je trouve ça un peu insultant.» Eva Longoria n’avait, à l’époque, pas répondu autre chose.

«Des sortes de connards de riches»

Les stéréotypes sont tout aussi énormes (et grotesques, c’est selon) du côté des «riches», forcément odieux. Certains jugeront: c’est le style, c’est Marc Cherry. Ana Ortiz décrit elle-même la répartition des rôles. Les «maids» sont «la référence morale de la série. Les plus fortes, intelligentes, loyales», les propriétaires sont «des sortes de connards de riches… oups, pardon! ["sort of rich bitches, if I can say"]». Pour elle, «cela pourrait être une caricature mais les formidables acteurs» l’évitent.

Plusieurs millions de téléspectateurs sont en tout cas au rendez-vous sur Lifetime, qui diffuse actuellement la saison 2, jusqu’en juillet, et devenue chaîne câblée la plus regardée par les femmes le dimanche soir. Une saison 3 est prévue et on pourrait y retrouver Eva Longoria, «accessible, joignable d’un simple coup de fil», en guest star mais «pas plus, elle est trop occupée à courir le monde». Téva avait elle réalisé son record d’audience pour un lancement de série, en février dernier. Est-ce pour le mieux qu’M6 fasse mieux?