TELEVISIONPourquoi Patrick Sébastien reste incontournable sur le petit écran

Pourquoi Patrick Sébastien reste incontournable sur le petit écran

TELEVISIONA presque quarante ans de carrière, l'animateur reste une figure majeure des soirées du PAF. Décryptage…
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

Enregistrement de galas, promotion de son nouveau disque, tournage de fiction… Patrick Sébastien est partout. L’auteur des «Sardines» et du «Petit bonhomme en mousse», qui aime faire tourner les serviettes, l'humour grivois et se déguiser, est une valeur sûre des soirées du week-end. D'ailleurs, «Complément d'enquête» (sur France 2) se penche ce jeudi soir sur «le retour du populaire» et «le retour du plaisir d'être ensemble incarné à la télévision par Patrick Sébastien».

Car voilà, Patrick Sébastien a beau avoir été élu l’an dernier «animateur le plus démodé» par les lecteurs de Stratégies, son émission «Le plus grand cabaret du monde» permet à France 2 de réaliser d’excellentes audiences. Tout comme «Les années bonheur». Et ces programmes ont encore un beau potentiel longévité. «Aujourd’hui c’est très long d’installer une marque. Je préfère programmer un "Grand cabaret" supplémentaire ou un numéro des "Années bonheur" supplémentaire qu’une émission "one shot"», confie à 20 Minutes Nathalie André, directrice des divertissements de France 2.

Patrick Sébastien «approuve et comprend le téléspectateur»

Comment expliquer ce succès inoxydable du présentateur à l’enthousiasme envahissant, qui peine pourtant à se débarrasser de l’image d’animateur «lourd», et déclare volontiers cultiver un côté «beauf»? «Personne ne peut nier que c’est un très bon imitateur», commente le sociologue des médias François Jost. «En plus d’être un animateur télé, Patrick Sébastien un artiste, un homme de scène, un découvreur de talents [il a produit Dany Boon à ses débuts], quelqu’un de très généreux. On aime ou on n’aime pas, mais il a le sens du populaire et il n’est pas pour le parisianisme», renchérit Nathalie André, qui travaillait déjà avec lui en 1991 sur RMC.

«Je n’aime pas le mot "beauf". Ca veut dire quoi? Qu’on est inférieur à des gens? Si "beauf" veut dire "populaire", dans ce cas là je suis "beauf" aussi car j’aime bien le populaire à la télévision», réagit Nathalie André. Populaire ou populiste? La directrice des divertissements de France 2 souligne l’authenticité de Patrick Sébastien: «C’est une grande gueule, je crois que le public aime les gens francs.» François Jost voit pour sa part une «démagogie» dont il ne nie pas le côté efficace. «Patrick Sébastien flatte le public et renvoie une bonne estime de soi. Il approuve et comprend le téléspectateur». Et ce dernier le lui rend bien. «J’ai écrit un article sur lui dans lequel j’attaquais son côté "populiste", j’ai eu une avalanche de commentaires qui disaient "Vous êtes intello, nous on est le vrai peuple"», raconte François Jost.

«Une France d’en bas qui ne craint plus d’être qualifiée de ringarde»

Fini la dictature des élites? Des Parisiens branchés? «Complément d’enquête» l’assure: «L'esprit "populaire" revient en force, en particulier dans le monde du spectacle. Une France d'en bas qui revendique son plaisir d'être ensemble, et ne craint plus d'être qualifiée de ringarde, voire de vulgaire, par les tenants du bon goût.» Les samedis de Patrick Sébastien sont assurés.

Double anniversaire

Patrick Sébastien va célébrer le 14 novembre prochain ses 40 ans de carrière sur la mythique scène de l'Olympia à Paris. Il fêtera également ses 61 ans ce soir-là. L’événement sera retransmis en direct sur France 2. «On est en train de travailler dessus. On va faire une grande soirée», indique Nathalie André. «Patrick Sébastien, c’est comme Michel Drucker et Nagui, un pilier du service public. Je pense qu’on peut dire que c’est un animateur culte.»