Emmanuel Hoog, président de l'INA.

Vous venez d'être reconduit pour cinq ans. Grâce à la réussite des archives gratuites sur ina.fr ?

Ce qui est sûr, c'est quel'opération menée en avril dernier a été un succès d'emblée. Chaque mois, nous comptons 700 000 visiteurs sur le site.

Votre conquête du Net continue avec un site spécial présidentielle !

On lui a donné une couleur fun, parce que c'est notre mission de service public d'amener les jeunes à la politique. A partir de mardi prochain, on pourra même télécharger des sonneries de portables avec les «petites phrases» célèbres de nos élus depuis 1946 ! Plus sérieusement, c'est primordial de pouvoir montrer, en images, l'évolution du débat sur des sujets tels que la sécurité ou le logement.

En avril, vous lancerez une version 2 du site...

Absolument. Notre «V1» me fait l'effet d'une petite épicerie qui aurait les rayonnages de vingt-cinq hypermarchés en arrière-boutique ! En gros, des milliers de trésors se cachent derrière notre petite page d'accueil. A l'image de l'expérience présidentielle, on fonctionnera donc avec des sites annexes autour du site mère.

Par exemple ?

Nous lancerons un site spécial cinéma au moment du Festival de Cannes [en mai] et un site un spécial chansons en juin. On travaille aussi à une interactivité accrue. Avec prudence : la force de nos archives, c'est d'être sourcées et authentiques, à l'heure où c'est de plus en plus dur de savoir d'où vient un document. Hors de question de les mélanger avec des séquences douteuses.

A quoi servira l'école Ina Sup' que vous allez ouvrir en septembre ?

A former aux métiers de l'audiovisuel qui ne bénéficient d'aucun enseignement. A Ina Sup', il y aura deux filières de masters : l'une pour apprendre la production et l'édition, et l'autre pour se former à la sauvegarde et la restauration du patrimoine audiovisuel.

Y a-t-il de l'avenir pour de tels métiers ?

Dans des entreprises comme Air France ou dans l'aérospatiale, des milliers de photos et d'enregistrements sonores ou vidéo traînent dans des boîtes à chaussures depuis vingt ans. Nous leur proposerons de remettre de l'ordre et de profiter de ces ressources extraordinaires.

Recueilli par Raphaëlle Baillot