TELEVISIONMIPTV: Le boom des jeux qui font boom

MIPTV: Le boom des jeux qui font boom

TELEVISIONQuels nouveaux jeux les producteurs ont-ils encore inventé? Le 51e marché international des programmes (MIPTV) qui vient de s’achever à Cannes a levé le voile sur les dernières idées concoctées dans le monde…
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

De notre envoyée spéciale à Cannes

N’en déplaise aux inconditionnels du Trivial Pursuit, en termes de jeux, la télé fait tout pour s’éloigner du bon vieux jeu de culture générale. Et de plus en plus. C’est une tendance nette depuis début 2014, identifiée à l’occasion du 51e MIPTV par The Wit, société d’analyse qui scrute toutes les nouveautés que produit la planète et les présente au cours de la «Fresh TV». Place donc à une «profusion créative autour de jeux avec des éléments comiques, et qui se détournent par tous les moyens du quizz classique», explique à 20 Minutes la cofondatrice de The Wit Virginia Mouseler. «Depuis trois ans, depuis la crise, c'est la première année où les jeux reviennent en masse avec une explosion de bonne humeur et de franche rigolade». Alors, il ressemble à quoi le jeu télévisé version 2014?

>> La nouvelle génération des émissions de «dating», à lire par ici
>> Cinq concepts d'émissions loufoques made in Israël, à lire par là

Il fait boom. Une mauvaise réponse et une bombe vous explose au visage. C’est le principe de «Boom», le nouveau jeu signé Keshet, société de production israélienne en plein essor depuis le succès international de «Rising Star», et l’un des gros achats de TF1 pendant ce MIPTV. Pauvres candidats (volontaires certes), les nouveaux jeux les malmènent toujours plus. Dans «Push It», à l’état de pilote au Mexique, ils se poussent les uns les autres pour être le premier à répondre, et dans «Ejector Seat», attendu fin avril en Angleterre, leurs fauteuils reculent en cas de mauvaise réponse pour finir par les éjecter en les propulsant vers l’arrière dans un nuage de fumée, pouf, disparus. Et puis il y a «Run and Buzz», le nouveau jeu français développé par les créateurs de «Harry». Le buzzer à portée de main c'est pour les flemmards, manger-bouger c'est bon pour la santé, ici 12 candidats courent pour s’assoir sur un siège buzzeur placé à 10 mètres. Et vous aurez compris qu’il n’y a qu’un siège buzzeur.

Il pose des questions sans en poser. Autre gros achat de ce MIPTV côté France, Nagui a acheté «The Lie», qui cartonne en Irlande depuis février en faisant progresser l'audience de la case de 32%. Pas de questions, les candidats doivent repérer le «mensonge» parmi une série d’affirmations en une minute chrono. Pas de vraies questions non plus dans «The Link», nouveau jeu de la BBC, où trois équipes doivent trouver le lien entre les différentes questions posées. La cagnotte maximum étant de 100.000 livres, ils sont plutôt motivés.

Il oppose le candidat à la foule. Vous êtes un génie, vous êtes imbattable, mais l’êtes-vous contre 200 personnes? Dans «Beat the crowd», lancé aux Pays-Bas en janvier, un candidat fait face sur un plateau à 200 opposants munies de télécommandes. Brrr. Le public répond à des questions d’estimation, de type, «quelle est la distance entre la Tour Eiffel et le Taj Mahal», et le candidat dans l’arène décide si la réponse correcte est inférieure ou supérieure à la moyenne de celles du public. Dans «The Big Picture», à l’état de pilote en Israël, le candidat doit identifier des images sur un grand écran et les téléspectateurs jouent en même depuis chez eux via une appli, l’un deux pouvant être choisi comme «partenaire» par le candidat pour partager le butin d’un million de dollars (tout de même). Même échange studio/public dans «Who’s asking», aussi israélien, trois candidats choisissent leur interrogateur parmi les centaines de visages qui s’affichent en face deux. Le but étant de choisir la personne qui sera assez sympa pour vous poser une question de type Trivial Pursuit niveau junior.