«Rising Star», «Boom»: Qui est Keshet, la société israélienne qui explose au MIPTV?
TELEVISION•Au MIPTV de Cannes, la société de production israélienne à laquelle on doit «Rising Star» ou «Hatufim» vient de vendre «Boom» à TF1 et à la Fox. Son PDG Avi Nir, était en master-class ce lundi…Annabelle Laurent
De notre envoyée spéciale à Cannes
«On a encore plus de pression cette année… Parce qu’on est très attendus». Sur le stand de la société de production israélienne Keshet ( «Hatufim», «Traffic Light»...) au Palais des Festival, l’effervescence est palpable. Encouragés par l’énorme succès, en 2013, de «Rising Star», le télé-crochet attendu à la rentrée sur M6, les vendeurs enchaînent les rendez-vous dans l’espoir de séduire autant avec leurs deux nouveaux programmes phare: «Elevator Pitch» et «Boom». Un défi déjà bien relevé, puisque la France (TF1) a ouvert le bal dimanche en raflant «Boom», suivie ce lundi après-midi, annonce Keshet, des Etats-Unis: la Fox vient de signer.
«Boom», déjà explosif
«Boom», parce qu’il faut éviter, dans ce quizz par équipes, l’explosion d’une «bombe» que seul un enchaînement de bonnes réponses peut «désamorcer», ce qui crée, à en croire les premières images dévoilées ,une tension à la fois réelle et ridicule, soit une formule gagnante pour un divertissement. Lancé seulement jeudi dernier, «Boom» est avec 41% de part d’audience, le «meilleur lancement de tous les temps pour un jeu en Israël», se félicite l’une des représentantes de Keshet qui y voit un «thriller, mais avec de l’humour».
Les trois jours du MIPTV décideront du sort de «Boom» - France et Etats-Unis, qui dit mieux? – et d’ «Elevator Pitch», où l’on «pitche» son projet d’entreprise depuis un ascenseur commandé par un jury d’investisseurs et par les téléspectateurs connectés à une application, mais Keshet a toutes les chances de crever elle-même le plafond, cette année encore. D’où le «what the hell happened with Keshet?!», question qui inaugurait lundi la master-class donnée par Avi Nir, son PDG.
Penser comme le numéro 2
Considéré par le quotidien israélien Haaretz comme la «personnalité la plus influente de la culture en Israël», capable de «prédire ce que l’audience veut, la satisfaire et la scotcher à l’écran», Avi Nir démontre en trente minutes à peine tout son potentiel de gourou, enchaînant les grandes phrases: «Tout la question est de savoir qui nous sommes: une entreprise qui n’en est pas une», car «tout notre travail, c'est le contenu». Il énonce la devise de Keshet: «Etre numéro 1 mais penser comme le numéro 2».
«La révolution digitale n’est pas qu’une histoire de technologie, c’est une histoire d’état d’esprit («Digital State of Mind» s’affiche sur l’écran derrière lui). Le téléspectateur à l’ère numérique a beaucoup d’alternatives et sait tout décoder. Le but: qu’il ne puisse pas décoder pas ton programme. C’est ce que nous cherchons».
Avi Nir, le « Parrain »
Au sujet de l’ultra-connecté «Rising Star», «l’innovation n’est pas de proposer une appli cool. Avoir deux écrans, ça ne veut rien dire. Ce qu’il faut, c’est récompenser le téléspectateur pour son usage du second écran, en lui donnant réellement le pouvoir de contrôler le programme». C'est aussi le cas dans «Elevator Pitch»
Avi Nir le répète plusieurs fois: Keshet ne travaillera jamais comme un grand studio. «Est-ce qu’on devait venir ici avec seulement deux jeux? On a décidé que oui», nous dit-on sur le stand, en écho aux explications du PDG: «On ne viendra jamais ici avec 5 formats à vendre. Je le promets. Deux ou trois shows, c’est tout. On ne peut pas faire plus, et ce sont deux programmes auxquels on croit, dont on est fiers».
Du coup, le «boom» sera limité, insiste Avi Nir. Pour l'avenir, «on n’a pas de grande stratégie. Si notre ascension à l’international vient menacer notre intégrité, on le contrôlera. Dans Le Parrain, Don Corleone dit que ce n'est pas personnel, ce n'est que le business. Notre devise, c'est: Ce n'est pas du business, c'est strictement personnel». Applaudissements de la salle pour Don Avi Nir.