Aurélie Filippetti: «Il n’est pas question de fermer la porte à Netflix»
TELEVISION•La ministre de la Culture a reçu lundi les dirigeants de Netflix, qui continuent selon elle d’étudier une localisation en France mais aussi au Luxembourg, d'où la plateforme de vidéo à la demande pourrait émettre sans se plier aux régulations françaises...A.L. avec AFP
Aurélie Filippetti rencontrait lundi des représentants de Netflix. Une occasion saisie par l’Union des producteurs de films pour lui demander de rester ferme face à l'arrivée d'une «concurrence frontale autant que déloyale» de groupes internationaux, allusion claire au géant américain de la vidéo à la demande. De son côté, Aurélie Filippetti a affirmé à l’issue de son rendez-vous, dans un entretien au figaro.fr, qu’elle ne «s’opposait pas à l’arrivée de Netflix chez nous.»
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«Aucune contrainte ne peut s’appliquer»
«Il n'est pas question de leur fermer la porte mais de les sensibiliser à l'intérêt pour eux de participer à notre écosystème. Il faut avoir une vision globale, industrielle de l'ensemble de la filière», a préconisé Aurélie Filippetti. «C'est le principe de libre établissement qui doit prévaloir. Aucune contrainte ne peut s'appliquer pour faire venir chez nous tel ou tel acteur», a ajouté la ministre.
Une localisation au Luxembourg toujours possible
Le ministère a indiqué à l'AFP que «si la décision de Netflix d'aborder le marché français est prise, ils ont dit qu'ils continuaient d'étudier une localisation en France ou au Luxembourg».Au cours de la réunion, «ils ont fait part de leurs interrogations sur la fiscalité en France et le décret SMAD (qui réglemente l'investissement dans la création et l'exposition des oeuvres françaises, NDLR)», a également précisé le Ministère.
Netflix ne peut être «passager clandestin», affirmait Filippetti en janvier
Comme Amazon, iTunes et tant d’autres, Netflix a installé en 2011 son siège européen au Luxembourg… et pourrait être tenté d’émettre depuis là-bas. Hors de question, martèlait fin janvier Aurélie Filippetti dans un entretien au JDD, qui voulait rassurer en affirmant que Netflix devra «se plier aux régulations qui font le succès de nos industries», sans quoi l’Etat dispose de «tout un arsenal de mesures» pour lui barrer la route. Netflix «ne doit pas être un passager clandestin», avait-elle insisté.
«Etant donné que ces dernières années, 40% des films vus en salles et 35% des films de vidéo à la demande (VOD) étaient français, la ministre a souligné que la localisation en France pouvait avoir un intérêt pour Netflix afin d'être dans l'écosystème français», a encore ajouté le Ministère.
Les représentants de la filière cinéma et audiovisuelle ont été reçus vendredi au ministère de la Culture, en amont de la réunion de ce lundi avec Netflix qui n'a pas donné plus de précisions sur son calendrier.