«Call the Midwife» ou le meilleur de la télévision britannique
SERIES•D8 diffuse ce vendredi à 20h50 les trois derniers épisodes de la série britannique la plus regardée en Grande-Bretagne...Anne Demoulin
Déjà culte, outre-manche. «Call the Midwife» est la série la plus regardée en Grande-Bretagne, réunissant près de 10 millions de téléspectateurs chaque semaine sur BBC One. Diffusée chaque vendredi sur D8 depuis le 14 février, le show suit une jeune sage-femme dans le quartier des docks de l'East End à Londres dans les années 1950. Après «Downton Abbey» ou «Sherlock», la Grande-Bretagne accouche une fois encore d’une série d’époque de qualité. Monitoring d’un système efficace.
Au déclenchement, une histoire vraie
La série repose sur les mémoires de Jennifer Worth, qui a exercé le métier de sage-femme pendant près de vingt ans, jusqu’en 1973. Ses souvenirs ont été adaptés pour la BBC One par la dramaturge et scénariste britannique Heidi Thomas.
La série décrit l’âpre réalité des parturientes dans un quartier défavorisé à une époque où la médecine néonatale n’en est qu’à ses balbutiements. Du lavement aux hurlements, aucun détail n’est épargné au spectateur. «La crudité est caractéristique des productions britanniques. La caméra n’a pas peur de s’approcher des corps», note Séverine Barthes, maître de conférence à la Sorbonne Nouvelle, coauteur de Décoder les séries télévisées (De Boeck).
Naissance d’une spécialisation
«Call the Midwife» se laisse voir si vous n’êtes pas effrayé par la perspective d’assister à une série d'accouchements. Le réalisme est accentué par la qualité de la reconstitution du Londres des années 1950.
«Dans les années 1970, les chaînes éducatives américaines se sont regroupés au sein du réseau PBS (Public Broadcasting Service). Afin de se démarquer des chaînes commerciales, elles ont importé des séries britanniques, notamment des adaptations de Jane Austen», explique Séverine Barthes. Les chaînes britanniques «se sont alors spécialisées dans les séries d’époques».
La délivrance, grâce aux acteurs
«La tradition du théâtre Shakespearien fournit un vivier d’acteurs talentueux. Et les séries britanniques ont une forme de théâtralité», remarque la chercheuse. Pas de pathos dans «Call the Midwife» mais une bonne dose de cocasserie, servi par une distribution impeccable: Jessica Raine, repérée dans «Doctor Who», Miranda Hart, qui a sa propre sitcom et la voix off de Vanessa Redgrave.