La «Connasse» de Canal+: «C’est important d’y aller à fond»

La «Connasse» de Canal+: «C’est important d’y aller à fond»

INTERVIEW – La «Connasse» révélée dans le «Before» de Canal+ vient d’être promue au «Grand Journal». L’occasion de rencontrer Camille Cottin, sa courageuse interprète que rien n’arrête...
Camille Cottin, la "Connasse" de Canal+
Camille Cottin, la "Connasse" de Canal+  - RAPHAËL DAUTIGNY
Propos recueillis par Annabelle Laurent

Propos recueillis par Annabelle Laurent

«Connasse» passe du «Before» au «Grand Journal». L’occasion parfaite pour rencontrer Camille Cottin. Apparue le 16 septembre dernier en tortionnaire tête à claques –c’est peu dire– des taxis parisiens, la comédienne (sur les planches et sur petit et grand écran) se donne corps et âme pour être la plus insupportable possible, que ce soit au parc, au cinéma, ou à la salle de sport, le tout dans des sketchs en caméra cachée signées Eloïse Lang et Noémie Saglio, les deux auteurs et réalisatrices de la pastille. Plus de 126.000 likes sur Facebook, près de 63.000 abonnés à sa chaîne YouTube… «Connasse» cartonne. Nous la retrouvons un matin dans un café.




Qu’attend «Connasse» de son passage au «Grand Journal»?
Quel journal?

Et qu’en attend Camille Cottin? En gagnant en visibilité, n’y a-t-il pas plus de risques qu’on vous reconnaisse?
On a commencé à tourner la saison 2 début janvier, et sur six épisodes on n’a eu aucun problème. Chez le tatoueur, la jeune femme à l’accueil m’a reconnue mais on lui a dit «chuuut…». Le tatoué aussi m’a reconnue mais n’a rien dit pendant que j’embêtais les tatoueuses!

Ça vous coûte de faire la connasse?
Au fur et au mesure c’est plus facile, mais là, après la grande pause entre les saisons 1 et 2, c’était super dur de reprendre. J’assumais moins. J’avais peur!

Vous appréhendez dès la lecture du script?
Ah bah quand je lis: «Elle fait un "selfie" avec le prêtre au moment de la communion», je t’avoue que je me dis «bon…!» (Rires). Mais je sais que ça va être payant, je trouve ça génial quand elles écrivent des trucs très osés.

Vous êtes prête à tout?
Oui, elles peuvent tout me faire faire. Ce sont des filles super intelligentes, attentives, fines et j’ai complètement confiance. Je sais que ce ne sera jamais vulgaire, méchant ni gratuit.

Le pire qu’elles vous aient fait faire?
Dans le métro, il fallait que je mette du spray haleine fraîche dans la bouche de quelqu’un! Là je me suis dit: «C’est chaud, le mec va penser que je suis en train de le gazer»…

Les gens réagissent peu…
C’est vrai.

Ce n’est pas un peu inquiétant?
On peut se dire: «Les gens sont polissés, c’est terrible, on ferme tous notre gueule», mais c’est aussi un truc de protection.

Certains sketchs mettent mal à l’aise… Ce n’est pas prendre les gens pour des cons?
On se fout de la gueule de la Connasse, pas des gens. Et ce que j’ai remarqué avec les caméras cachées -ce qui était nouveau pour moi- c’est que plus j’assumais d’être une connasse, moins les gens se sentaient personnellement touchés. C’est super important d’y aller à fond pour qu’il n’y ait pas d’ambigüité. C’est moi, le problème!

Il y a une part de vous dans la «Connasse»?
Certains instincts peut-être, mais je n’aime pas trop attirer le regard sur moi. Dans la vraie vie, j’attends que les gens aient fini de discuter et si ça bloque, j’insiste pas…

Elle est très limite parfois, la «Connasse»…
Elle est limite mais elle a beau dire «les petites noich» de la manucure, elle n’est pas raciste, je ne pourrais pas le tolérer. Pareil pour la séquence dans le bar gay. C’est juste politiquement incorrect. Pour que ça reste toujours drôle, c’est très réfléchi. Ca déstabilise un peu les gens en fait, mais c’est très, très écrit. Justement pour pas que ça déborde.



Les résolutions de la «Connasse» pour 2014?
Les résolutions, c'est pour les gens imparfaits.