VIDÉO. HBO, la marque plus importante que l’audience
SÉRIES•ichard Plepler, président de la chaîne payante américaine, était à Paris…Benjamin Chapon
«It’s not porn, it’s HBO.» Ce n’est pas du porno, c’est HBO. Richard Plepler, président de la chaîne américaine a vu la parodie qui moque la propension des séries HBO a multiplié les scènes de sexe sous le vernis d’un label «série d’auteur.» Il en rit. «Quand vous êtes parodié, c’est que vous êtes un sujet de conversation. C’est exactement ce que l’on cherche.»
Le président d’HBO était présent à la conférence de rentrée de OCS. Le bouquet d’Orange dédie une chaîne à son partenariat, renouvelé pour 5 ans, avec HBO. OCS City, lancé le 10 octobre entre autres nouveautés, aura ainsi pour sous-titre «Génération HBO».
«Nous avons créé le label mondial «Home of HBO» explique Richard Plepler. Il rassemble les partenaires qui diffusent nos programmes dans plus de 60 pays.» Les mots «label» et «marque» reviennent fréquemment dans la bouche de Richard Plepler.
La marque plutôt que l’audience
«Les cinq millions de personnes qui suivent Girls sont aussi importantes que les 40 millions qui regardent Games of Throne. Nous ne sommes pas obnubilés par l’audience parce qu’en tant que chaîne payante, ce qui compte pour nous c’est le nombre d’abonnés qui découle de la force de la marque. Et cela a un impact sur notre créativité. C’est pour cela que nous recherchons les regards originaux, les auteurs les plus créatifs. Les formats éprouvés, ceux qui marchent à tous les coups ne nous intéressent pas, parce qu’on peut les trouver ailleurs et qu’ils ne feront pas parler d’HBO.»
Et même s’il affecte une attitude humble, «nous savons que nous sommes leader mais nous nous comportons comme des challengers», Richard Plepler peut fanfaronner. Après un coup de moins bien à la fin des années 2000, HBO est à nouveau sur toutes les lèvres avec ses séries stars.
Pas de zombies sur HBO
Pas plus inquiet que ça de l’arrivée de Netflix, plateforme de téléchargement qui s’est lancé avec succès dans la production de séries maison, Richard Plepler affirme se soucier peu de la concurrence.
Alors «non» il ne lancera pas une série de zombie pour contrer le succès de «Walking Dead» de AMC. Et «oui», HBO a sans doute fait une erreur en refusant «Mad Men» il y a quelques années : «Mad Men est une super série. Son seul défaut est de ne pas être sur HBO.»
«Martin Scorsese… Vous vous rendez compte?»
Alors que l’été a été catastrophique pour plusieurs blockbusters américains, Richard Plepler ne croit pas que l’industrie du cinéma soit en danger, «seulement ces grosses productions standardisées estivales ruinées par les cachets des stars. Notre avantage sur l’industrie du cinéma c’est que c’est la série qui fabrique ses stars, pas l’inverse.»
Il constate depuis plusieurs années que les «big names» du cinéma, réalisateurs et acteurs, viennent désormais le voir en disant «j’ai toujours rêvé de faire ça mais c’est impossible au cinéma alors j’ai pensé à vous.»
«Martin Scorsese m’a dit que c’était un privilège pour lui de travailler avec HBO. Martin Scorsese… Vous vous rendez compte. Je ne connais pas un seul cinéaste ou acteur qui se pose encore la question de savoir si travailler pour une série télé pourrait nuire à sa carrière.»