Michael Hirst, créateur de «Vikings»: «Il y a tant de bonnes séries à la télé»
INTERVIEW – La série «Vikings» produite par le créateur des Tudors commence lundi soir à 20h55 sur Canal+…Alice Coffin
Des Vikings, vous vous rappelez peut-être quelques cours d’histoire de CE1, la maquette de Drakkar ou les images et bulles d’un album d’Astérix .
Astérix et les Vikings Bande-annonce
Michael Hirst, déjà aux manettes des «Tudors», a, lui, eu envie d’en savoir plus. Sa série «Vikings» arrive lundi 10 juin sur Canal+ à 20h55. L’ancien mannequin Travis Fimmel incarne le héros de la série, le dénommé Ragnar Lodbrock, époux de Lagertha qui a découvert un moyen sûr d’amener son bateau vers l’Ouest, et l’Angleterre, terre qu’il entend dépouiller. Bande-annonce et interview de Michael Hirst.
Vikings - saison 1 Bande-annonce VO
Comment avez-vous préparé la série?
Les Vikings étaient un peuple illettré, ils n’écrivaient pas. Ce que nous savons d’eux provient des récits de leurs ennemis, les moines chrétiens qui bien sûr exagéraient leurs méfaits pour servir leur lutte contre le paganisme. Il faut broder par rapport à l’Histoire même si tout reste basé sur ce que nous savons et les faits.
Quelle est l’image des Vikings dans l’imaginaires des spectateurs?
On les a toujours pris pour des bêtes primitives. Des sauvages qui fracassaient les portes et pillaient. C’est en réalité plus complexe. Ils avaient des assemblées démocratiques nommées «The Thing» dont il est question dans un épisode, les femmes étaient plus éclairées que chez les Saxons, elles pouvaient être propriétaires de leurs biens, divorcer. Et évidemment leur technologie en matière nautique surpassait de loin les autres.
Les Tudors, les Vikings… Pourquoi estimez-vous que l’Histoire est une bonne matière pour les séries télévisées?
Parce qu’on y découvre des événements si bizarres qu’on aurait jamais pu les inventer, de crainte que personne n’y croie. On se rend compte aussi que la nature humaine ne change pas. On se les imagine comme des espèces différentes, mais pas du tout. J’aime aider à ce que des figures historiques aient de l’écho auprès d’un public moderne. Je déteste certains feuilletons de la BBC avec personnages en costumes et parlant de manière pas du tout naturelle, comme jamais ils n’ont parlé!
Votre série a été comparée à «Game of Thrones», pour sa veine médiévale…
Je n’ai jamais regardé «Game of Thrones». Mais c’est de la fantasy, et je n’aime pas la fantasy, je préfère les séries ancrées dans la réalité. Ceci dit, je suis ravi qu’il y ait tant de bonnes séries télé. C’est une révolution. Tout cela ne serait jamais arrivé il y a encore quinze ans. La création de fictions télé, c’est ce qui se fait de plus excitant et de plus créatif en ce moment.
Vous-êtes vous interdit d’aller trop loin dans la violence à l’écran?
Lorsqu’un diffuseur achète un programme qui s’appelle «Les Vikings », il se doute que tout ne sera pas douceur. Mais ils font plus attention aux scènes de sexe qu’aux scènes de violence. Cela ne me gêne pas. Je trouve que certains shows américains sont allés trop loin et trop gratuitement concernant le sexe. J’ai entendu parler de scènes de «Game of Thrones» étonnantes…
La série a été achetée par plusieurs pays dont des scandinaves. Ça va, ils trouvent que vous avez respecté leurs ancêtres?
Oui les Scandinaves ont été parmi les premiers à l’acheter. J’avais très peur. J’ai eu une conversation avec un universitaire suédois et il m’a dit du bien de la série! Ouf.