Changement de style et d’époque pour «Les Petits Meurtres d’Agatha Christie»

Changement de style et d’époque pour «Les Petits Meurtres d’Agatha Christie»

SERIES - Les très populaires enquêtes seront désormais menées dans les années 50, dans le Nord-Pas-de-Calais, par un commissaire et une journaliste…
Alice Coffin

Alice Coffin

«Les Petits Meurtres d’Agatha Christie», c’était du 4,7 millions de téléspectateurs en moyenne pour France 2. Alors lorsqu’Antoine Duléry, partenaire à l’écran de Marius Colucci, a annoncé l’an dernier sa décision d’arrêter, la décision a été dure à encaisser pour la chaîne et la production. Finalement, diffuseur et producteur ont décidé de continuer mais en changeant la donne. Fini le commissaire Larosière, l’inspecteur Lampion et les années 30: cette fois, c’est au commissaire Laurence (Samuel Labarthe) et à la journaliste Alice Avril (Blandine Bellavoir) d’enquêter, dans le nord de la France et dans les années 50.

Grand prix du public

Après une projection au festival de Luchon, où les «Petits meurtres» nouvelle version ont obtenu le grand prix du public et avant la programmation dans quelques semaines sur France 2 , la série était présentée ce lundi matin à la presse dans les locaux de France Télévisions. «La pression est énorme, confie Fanny Rondeau, directrice des programmes de France 2. On sait que les gens sont conservateurs et qu’ils aiment ce qu’ils connaissent». Les réactions de la salle à Luchon ou à France Télévisions ont pourtant rassuré. «Les gens arrivent en ronchonnant, raconte la scénariste Sylvie Simon, et après cinq minutes ils ont déjà oublié Larosière et Lampion.»

«Passer à un homme – une femme et à une autre décennie évite la comparaison»

Oublié, grâce donc au nouveau duo et au changement d’époque. «Passer à un homme – une femme et à une autre décennie évite la comparaison», note Fanny Rondeau. La comparaison avec Larosière et Lampion peut-être, mais pas d’autres. Les années 50, l’esthétique très technicolore, la rousseur de l’héroïne, «on nous a tout de suite dit: ah mais vous faites un "Mad Men" à la française!» Rien à voir puisque Sylvie Simon confesse même n’avoir « jamais vu la série». Côté référence, elle cite plutôt «"Amicalement Vôtre" car on a deux personnages à égalité contrairement au duo précédent qui jouait plutôt sur un côté Grande Vadrouille, relation maître valet, poursuit la scénariste». Une relation fondée sur les moqueries et le cynisme du commissaire Laurence, et la débrouillardise et la ténacité d’Alice Avril. «En gros on voulait Cary Grant et Shirley MacLaine dans La Garçonnière, explique la productrice Sophie Révil.

A laquelle il faut aussi ajouter la secrétaire du commissaire, Marlène, révélation comique de cette nouvelle version incarnée par Elodie Frenck. «On a voulu incarner les deux faces de la féminité des années 50, note Fanny Rondeau. D’un côté Marlène, la femme ultra-glamour qui joue à fond la féminité, de l’autre Alice qui incarne la bascule qui s’opère à ce moment-là avec des femmes qui travaillent, portent des pantalons.» Heureuse du résultat de cette nouvelle version, dont deux épisodes seront diffusés courant mars, la directrice des programmes confie: «Finalement, je dis merci Antoine Duléry!».