Ne dites surtout pas que la bière de Noël s'apparente au Beaujolais nouveau, sous prétexte qu'elle est lancée mercredi et lui jeudi. «Ils n'ont rien à voir. Le Beaujolais est un produit à forte connotation commerciale, alors que la bière de Noël est noble, authentique», estime Michel Haag, le patron de Meteor et président du syndicat des brasseurs d'Alsace. Sous la pression d'amateurs, les professionnels alsaciens ont relancé il y a une vingtaine d'années cette tradition liée au breuvage conçu par les moines à la Saint-Martin, le 11 novembre. Plus forte qu'une bière traditionnelle, elle est aussi moins amère, aromatisée aux épices et à l'orange.

Un marché en progression
«La bière de Noël est devenue un symbole des fêtes de fin d'année, de convivialité, pointe Philippe Collinet, porte-parole de Kronenbourg qui en commercialise sous la marque Grimbergen. Elle répond à une véritable attente, donc nous conservons toujours la même recette.» Avis d'amateurs: «Dire que je l'attends serait exagéré, mais j'aime l'idée d'avoir rendez-vous avec un produit courant qui revêt de nouveaux habits et marque une période», explique Arnaud, 38 ans. Eric, 33 ans, dit, lui, avoir «plaisir à la retrouver dans le calendrier. C'est sympa.» Vincent, 49 ans, «adore la bière. Il y en a une pour chaque moment de la vie....» dont Noël!
Face à cet engouement, et tout en considérant que cette bière reste «un produit de niche», les brasseries locales multiplient les offres. Exemple, Meteor en a brassé 8.000 à 10.000 hectolitres à Hochfelden cette année. «Elle anime le marché durant plus d'un mois, ce qui n'est pas négligeable», se réjouit Michel Haag. «En 2010, nous avons proposé la Grimbergen de Noël dans 9.000 cafés, restaurants et hôtels en France. Là, elle le sera dans 12.000 points de vente. Nous avons prévu 10.000 hectolitres, soit l'équivalent de 4 millions de demis servis, précise Philippe Collinet. Pour la première fois, nous la vendrons aussi dans les moyennes et grandes surfaces par le biais de 2,5 millions de bouteilles.»