Le parkour trace sa route

Le parkour trace sa route

Loisirs Rendez-vous à l'Assemblée et au ministère, une salle en projet, la pratique se développe
Philippe Wendling Photos : Gilles Varela

Philippe Wendling Photos : Gilles Varela

Leur terrain de jeu, la rue. Leur kiff, « être libres de nos mouvements et la peur », lâchent Alexis et Anthony. « On aime repousser nos limites », poursuit Jo. Fondée en 2009, l'Association strasbourgeoise de parkour et d'acrobaties (ASP) compte une cinquantaine de membres appelés « traceurs », précise Mickaël, son président.

Changer l'image de la discipline
« L'homme a pour habitude d'utiliser les chemins et les escaliers pour se déplacer. Le traceur cherche le moyen le plus efficace de se rendre d'un point A à un point B, explique Mickaël. Pour s'amuser, il ajoute des acrobaties. » Le parkour est plus « un état d'esprit » qu'une discipline sportive. Pas de compétition, l'ASP considère qu'elle pousserait les participants à jouer les têtes brûlées. En mode loisir déjà, les dangers existent : entorses et fractures guettent. « On fait attention que les chocs ne gênent pas la croissance des plus jeunes », tient à rassurer Mickaël. Pour réduire les risques, la pratique doit être plus encadrée « tout en gardant son esprit de liberté ». Il aimerait qu'un diplôme d'entraîneur soit créé et que les assurances prennent mieux en considération le parkour.
Ce message, il le portera le 10 février au ministère des Sports, où il sera reçu par un conseiller de Chantal Jouanno. Le même jour, il défendra le parkour à l'Assemblée nationale dans le cadre de la finale de Fais-nous rêver, un appel à projets de l'Agence pour l'éducation par le sport. L'ASP figure parmi les deux lauréats alsaciens.
« Par ces rendez-vous, nous voulons aussi changer l'image du traceur. Certains nous voient comme des voyous, ce qui est faux. On fait attention à ne rien dégrader. Plus nous serons reconnus, moins nous aurons de problèmes, notamment avec la police », dit Mickaël tout en reconnaissant qu'à Strasbourg les choses se passent bien grâce « à de bonnes relations avec la mairie. On a des projets ensemble dont une salle [lire l'encadré] et une démonstration avec des traceurs internationaux au centre-ville, les 2 et 3 juillet. » Toujours dans une optique de démocratisation du parkour, l'ASP planche sur la chorégraphie d'une pièce (Les Saute-Murailles) avec la troupe théâtrale BAAL nono d'Offenbourg. Elle sera présentée en Allemagne et en Alsace d'ici au printemps.

Une salle dédiée

Afin de « réduire les risques » de la pratique du parkour, l'adjoint (PS) au sport Serge Oehler veut mettre à disposition d'ASP une salle équipée d'obstacles modulables. « Elle prendra place dans le gymnase que nous allons construire au sein de la Maille Jacqueline à Hautepierre, précise l'élu. Le gymnase accueillera des scolaires et diverses disciplines, notamment des arts martiaux.» Le choix de l'architecte est en cours afin de permettre son ouverture à l'horizon 2013. Infos et contacts de l'ASP sur le site www.strasparkour.fr.