« Ils dégustent... Nous jeûnons ! » indique la banderole accrochée devant l'Eglise Saint-Pierre-le-Vieux. A l'initiative de la Cimade, neuf militants pour la défense des sans papiers ont, hier à 10 h, entamé un jeûne de 24 heures pour protester contre le projet de loi sur l'immigration. Leur but, interpeller la population. « C'est un partage de privation. Cette loi prive les étrangers en situation irrégulière de leur droit ; nous, nous nous privons physiquement », lance Pierre Rosenzweig. Cet ancien prof d'histoire, avait déjà participé au jeûne de 10 jours, organisé à Paris, au début du mois.
En débat depuis hier à l'Assemblée nationale, la loi Besson modifierait radicalement les conditions d'éloignement et d'enfermement des étrangers en situation irrégulière, dénonce les jeûneurs. En ligne de mire notamment, « le banissement du territoire. Un étranger pourra se voir interdire l'entrée en France, pendant deux à cinq ans, sur décision du préfet. Des conjoints seront concernés par cette mesure. C'est le droit de vivre en famille qui est bafoué », critique Pierre Greib, président du Clapest. De plus, « la durée de rétention sera étendue à 45 jours au lieu de 32, regrette Anny Kaiser, présidente régionale de la Cimade. C'est purement gratuit. On passe de la rétention à la détention ! » Les militants ont campé, cette nuit, à l'église Saint-Pierre-le-Vieux. Leur jeûne prend fin ce matin à 10 h.S. de A.