SélectionQue changeront les notes pour les exposants du marché de Noël de Strasbourg ?

Marché de Noël de Strasbourg : Les exposants bientôt notés, « mais pour changer quoi ? »

SélectionA l’issue de cette édition 2024, les exposants du marché de Noël de Strasbourg recevront des notes. Qui pourraient, à terme, en exclure certains
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • La mairie de Strasbourg prévoit de noter les exposants du marché de Noël selon cinq critères, dans le but d’améliorer l’offre, mais « le but n’est pas d’exclure mais que chacun progresse », selon l’adjoint en charge.
  • Les exposants ne semblent pas inquiets de cette évaluation, certains étant confiants dans la qualité et l’originalité de leurs produits, bien que le sujet reste sensible pour ceux présents depuis des générations.
  • Les visiteurs apprécient globalement l’offre variée du marché, malgré quelques critiques sur les produits importés, et « chacun y trouve son plaisir », selon une habituée.

De la nourriture, de la décoration, de l’artisanat, des découvertes… Avec pas loin de 300 chalets dédiés à la vente, il y en a pour tous les goûts au marché de Noël de Strasbourg. Que ce soit pour des produits très locaux ou d’autres bien plus lointains. Du « made in China » raillent parfois certains, lassés de retrouver cette même offre un peu partout.

Et si, demain, une sélection des exposants était instaurée afin d’améliorer l’offre ? C’est tout le sens des notes qui leur seront remises à l’issue de cette édition. Cinq critères ont été définis par la mairie organisatrice : l’expérience, la qualité des produits proposés, le bilan écologique, l’inclusion et la créativité.

« Ce sera un test », a expliqué début novembre Guillaume Libsig. « Le but n’est pas d’exclure mais que chacun progresse », a ensuite vite nuancé l’adjoint en charge de l’événement, qui refuse depuis d’en parler. Le sujet est sensible : de nombreux commerçants ont leur place quasiment réservée depuis des générations…

Craignent-ils de la perdre à cause d’une potentielle mauvaise note ? Pas Patrick Balga en tout cas. Le septuagénaire en est « au moins à [sa] 50e fois » sur place et ne compte pas s’arrêter là. « J’ai repris ça de mes parents », explique-t-il dans son chalet situé place Broglie. Où cet habitué des foires et des fêtes foraines vend surtout souvenirs, peluches et autres décorations. Soit des objets qui viennent souvent de loin… « Mais des produits locaux, il y en a déjà sur le marché depuis un moment, s’agace-t-il. Par quoi on voudrait nous remplacer ? C’est bien de vouloir faire évoluer les choses mais pour changer quoi ? »

Des chalets visités par des examinateurs

Un peu plus loin, d’autres exposants prennent cette notation avec mesure. « Avec mes produits qui sont assez originaux, en partie fabriqués en France et désignés par mon infographiste, je n’ai pas trop de soucis à me faire », estime Eddy, qui vend des sonnettes en tous genres. « Je fais tout moi-même et j’habite Strasbourg. Mon bilan carbone n’est pas le pire ! », complète un artiste-peintre, lui aussi confiant.

« Quand on s’inscrit, on doit remplir un questionnaire sur la provenance des produits, la quantité d’emballage, les déchets, etc. », détaille William, spécialisé en bougies place de la cathédrale. « Puis généralement, une équipe de la mairie passe pour prendre en photo les chalets. Pour juger et voir si ça correspond à ce qu’on avait mis dans notre demande de chalet. Mais ça fait deux ans que je ne vois personne. » Comme lui, aucun des exposants interrogés n’a encore eu la visite de potentiels examinateurs. « Peut-être qu’on ne les a pas vus ! », sourit l’un d’entre eux, là encore pas inquiet.

« Chacun y trouve son plaisir »

Plutôt à raison puisque les visiteurs rencontrés ne semblent pas vouloir de révolution dans les stands… « On en retrouve beaucoup au même endroit chaque année, avec quelques belles découvertes parfois. Chaque chalet est agréable à découvrir », s’enthousiasme Christelle, habituée à revenir depuis son village de Kintzheim (Bas-Rhin). « Chacun y trouve son plaisir. »

« C’est sûr que c’est plus cher qu’ailleurs mais il y a de très bons produits », estime-lui Michel, venu de Seine-et-Marne. Ses quelques réserves ? « C’est vrai que les décos de sapins, on en voit beaucoup et que c’est souvent la même chose. Et il faudrait plus de toilettes pour les femmes ! », ajoute-t-il en attendant justement son épouse.

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« Il y a beaucoup de "made in China" à certains endroits mais vu que le marché de Noël est très étalé, on trouve d’autres produits ailleurs. Il y a vraiment différents endroits », apprécie un couple de Picards en faisant référence aux différentes thématiques des places. A Kléber, des artisans et des associations, à Broglie, la décoration et les découvertes, à la Petite France d’autres spécialités… et partout de la nourriture pour tous les goûts. Voilà près de cinq cents ans que ça dure !