La ville cultive ses jardins familiaux
Espaces verts Ces trois dernières années, quelque deux cents nouveaux jardins ont été aménagésSonia de Araujo
« Qu'il pleuve ou qu'il vente », Manuel, 45 ans, le promet, il va bichonner ses plants de tomates et de haricots. Après plus de trois ans d'attente, la ville vient de lui accorder une parcelle dans les jardins familiaux tout juste aménagés, rue du Maquis, à Neudorf. Une aubaine. Actuellement, près de 1 000 Strasbourgeois sont inscrits sur liste d'attente. Afin de répondre au mieux à cette forte demande, la ville poursuit sa politique de développement des jardins familiaux. En trois ans, 200 ont ouvert. En plus des parcelles de la rue du Maquis, une trentaine à l'Elsau viennent d'être affectées. D'autres ouvriront avant novembre, rue de la Musau à Neudorf et sentier Kempf à la Robertsau.
Des jardins au pied des immeubles
Strasbourg est la ville française qui dispose du plus grand nombre de jardins familiaux : près de 5 000 pour 272 000 habitants. « Avec l'urbanisation croissante et la densification, il faut se battre bec et ongles pour conserver ceux qui existent déjà. Les jardins familiaux sont, en effet, considérés comme des terrains constructibles », explique Philippe Bambis, chef du service des jardins familiaux. Des parcelles, rue du Maquis, ont été en priorité affectées à des anciens locataires du Port-du-Rhin. Leurs jardins ont été détruits pour permettre l'aménagement de la liaison interports. Faute de grands espaces encore disponibles, « nous souhaitons développer les jardins partargés comme ceux déjà existants à Hautepierrre, explique Françoise Buffet, adjointe en charge du dossier. Plus petits, ces jardins sont là pour créer du lien social. » Un travail d'identification est en cours afin de déterminer les zones susceptibles d'accueillir ces jardins et leur taille. « En ville, il ne reste plus que les dents creuses entre deux immeubles et les recoins fleuris cultivés par les espaces verts, précise l'élue. Nous envisageons aussi d'aménager les morceaux de gazon au pied des immeubles dans les quartiers en jardins familiaux. » Une rencontre avec les bailleurs sociaux est déjà prévue.