SécuritéEt si la nouvelle arme de la police était la modernité ?

Et si la nouvelle arme de la police était la modernité ?

SécuritéLors du bilan 2022 de la sécurité dans le Bas-Rhin, policiers et gendarmes s’accordent sur les bienfaits de leurs nouveaux équipements, notamment numériques
Gilles Varela

Gilles Varela

«Des résultats qui sont au rendez-vous, comparables à ceux qu’ils étaient en 2019, avant la pandémie », se félicite la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier lors du bilan de la sécurité 2022 dans le département. Renforcement des effectifs et équipements numériques sont les fondations de ce qui a « significativement » aidé les forces de l’ordre cette année.

Désormais les policiers n’ont pas forcément besoin de retourner au commissariat pour consulter un fichier, verbaliser l’occupation d’un hall d’immeuble ou une consommation de cannabis ou encore prendre une déposition chez la victime d’un cambriolage… Des forces de l’ordre connectées, équipées numériquement pour être mobiles afin de rester sur le terrain pour veiller au grain.

« Strasbourg représente 90 % de la délinquance du Bas-Rhin »

Ces effectifs renforcés et libérés « sur le terrain », cela se traduit par une « hausse de 30 % des heures de présence policières sur la voie publique, dont 9 % de patrouilles pédestres, notamment dans le centre-ville de Strasbourg », détaille Laurent Tarasco, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP 67). Reste que les atteintes aux personnes ont augmenté dans le Bas-Rhin de près de 9 % par rapport à 2021, avec un éternel constat : si la vie en zone gendarmerie n’est pas des plus tranquille, la violence reste avant tout urbaine. Elle a été « contenue », assure la préfecture.

« Strasbourg représente quand même 90 % de la délinquance du département que la police est amenée à traiter », précise Laurent Tarasco. Mais « ce chiffre est à relativiser », s’empresse d’ajouter le directeur de la DDSP 67, cette violence « restant très nettement en dessous des autres villes d’importance comparable ».

Quinze points de deal démantelés

Côté violences urbaines, elles sont égales à ce qui se passait avant la pandémie. La part des jets de projectiles sur les forces de l’ordre a tout de même augmenté de 30 %. La police a mené 470 opérations contre les rodéos urbains (soit 580 % de plus qu’en 2021) et verbalisé plus de 950 infractions, réalisé 62 interpellations et saisi près de 130 véhicules. Quant aux infractions liées aux stupéfiants, elles baissent de 18 % et quinze points de deal ont été démantelés.

La police a tout de même traité près de 32.000 crimes et délits cette année et le nombre d’appels au 17 a augmenté de 8 %, soit près de 460 appels par jour. Sans réelle surprise, les atteintes aux personnes ont augmenté de 9 % même si les violences intrafamiliales ont légèrement baissé de 1,5 %. Une statistique trompeuse car elles restent aussi nombreuses qu’en 2019. À noter que trois féminicides sont d’ailleurs à déplorer dans le département.



Des forces de l’ordre qui ont pu également s’appuyer sur un fourgon sérigraphié. Véhicule qui permet lors de gros évènements comme les manifestations ou la période de Noël, de communiquer entre les agents, les organisateurs, la population, de transmettre des messages audio ou visuels, en plusieurs langues. Des policiers et des gendarmes qui ont bénéficié aussi d’une dotation de 545 caméras piétons, « un moyen souvent dissuasif qui permet parfois de désamorcer des conflits », rappelle Josiane Chevalier.

Neo, une révolution téléphonique

Enfin, les forces de l’ordre ont pu profiter du large déploiement du Neo : un téléphone portable comprenant toutes les applications police et permettant notamment de verbaliser directement les infractions relevées. Un moyen de communication et de verbalisation qui expliqueraient par exemple, selon la police, la forte augmentation des amendes forfaitaires.

Ce téléphone est apprécié en zone rurale. « Tous les gendarmes en sont équipés et d’ici la fin de l’année, il permettra les communications radios », se félicite le général de gendarmerie Jude Vinot. A noter que les militaires ont également été équipés de postes de travail mobiles, permettant « d’avoir des brigades hors les murs et d’aller vers les victimes, précise le gradé, et faire éventuellement les auditions à l’extérieur. Une vraie révolution. »