FAIT-DIVERSAgression à Strasbourg: Vers une information judiciaire pour «tentative de meurtre aggravé»

Agression à Strasbourg: Vers une information judiciaire pour «tentative de meurtre aggravé»

FAIT-DIVERSLa victime, elle, est sortie de l'hôpital...
A Strasbourg, Philippe Wendling

A Strasbourg, Philippe Wendling

Le parquet de Strasbourg devrait ouvrir, dimanche, une information judiciaire pour «tentative de meurtre aggravé» à la suite de l’agression d’un homme portant une kippa, vendredi, au cœur de la capitale alsacienne. La victime, âgée de 42 ans, a pu sortir de l’hôpital ce samedi. Ses deux agresseurs présumés sont toujours en garde à vue.

Alors qu’il sortait d’un tramway place de l’Homme-de-Fer, vendredi vers 12h30, le quarantenaire a reçu un coup de couteau au niveau du cou puis a été frappé au visage à l’aide d’une barre de fer. Seul l’un des deux hommes entendus par la justice serait l’auteur des coups, le second n’aurait joué qu’un rôle «purement passif», selon Thierry Massa, vice-procureur de la République de Strasbourg. D’après lui, le caractère antisémite de l’agression «est avéré».

L’agresseur pense faire «l'objet d'un complot des juifs»

Pendant son interrogatoire, le principal agresseur présumé a déclaré qu'il faisait «l'objet d'un complot des juifs, tous les malheurs qui ont pu lui arriver dans la vie, selon lui ça vient des juifs», a précisé Thierry Massa. Agé de 38 ans, selon nos informations, l’homme est en rupture avec sa famille en raison de problèmes psychologiques. Il aurait déjà été suivi médicalement pour ses troubles. Il reprocherait à un médecin de confession israélite l’un de ses placements à l’hôpital. Musulman, il ne fréquenterait pas la Grande mosquée de Strasbourg. Son complice, qui aurait le même âge, serait également atteint de déséquilibres mentaux.

Les deux hommes avaient été arrêtés quelques minutes après les faits. L’un d’eux avait été interpelé par un policier à vélo alors qu’il tentait de s’enfuir rue de la Nuée-Bleue, une artère distante de 600 ou 700 mètres du lieu de l’agression.

Une condamnation unanime

Depuis vendredi, la classe politique et les instances religieuses condamnent de façon unanime cette agression. Dans une lettre au président du Crif, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a adressé son «soutien» et sa «solidarité» aux Juifs de France. De son côté, Roland Ries, le maire (PS) de Strasbourg a déploré un «acte odieux qui révèle la persistance d’une forme d’intolérance et d’antisémitisme qu’il faut combattre avec la plus extrême fermeté».

Appelant à un «sursaut républicain», Abdelaziz Choukri, délégué général de la Grande mosquée de Strasbourg a déclaré que l’agression suscite «l'indignation générale chez les musulmans de Strasbourg qui la condamne avec la plus grande rigueur». Saïd Aalla, le président du lieu de culte musulman a quant à lui espérer que cette «acte gratuit et barbare» ne vienne pas «attiser de tensions et créer des malentendus entre les communautés juive et musulmane d’Alsace, entre qui il existe de véritables relations cordiales».

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a appelé à une manifestation silencieuse, ce lundi à 12h30, devant la synagogue strasbourgeoise.

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