CHAUD PISCINEDes piscines allemandes fermées, Strasbourg craint le rush et des tensions

Des piscines allemandes sont fermées, à Strasbourg, on craint le rush et des tensions

CHAUD PISCINEAlors que les piscines à Kehl en Allemagne ont fermé, habituellement très fréquentées par les Strasbourgeois, des inquiétudes sur une éventuelle surfréquentation dans les semaines à venir des piscines et plans d’eau de la capitale européenne inquiètent des personnels de surveillance, de sécurité et de médiation qui dénoncent une impréparation
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Après la fermeture définitive de la piscine de Kehl en Allemagne et de Auenheim pour travaux, toutes deux en bordure de la frontière franco-allemande, des agents municipaux et de l’Eurométropole craignent un report trop important des baigneurs à Strasbourg cet été.
  • A travers le syndicat de la CGT, ils dénoncent une « impréparation » de l’exécutif strasbourgeois face à une surcharge possible dans les semaines à venir et de tensions qui pourraient apparaître.
  • Ils souhaitent des renforts de personnels comme des médiateurs, des agents de sécurités, et des maîtres nageurs.

Piscines extérieures fermées de l’autre côté de la frontière à Kehl (Allemagne) et fortes chaleurs : pas forcément le meilleur cocktail pour ces vacances d’été 2022 à Strasbourg. C’est en tout cas les craintes d’employés municipaux et de l’Eurométropole qui au travers de leur syndicat CGT expriment leurs inquiétudes face à ce qu’ils dénoncent comme une impréparation. Y aura-t-il suffisamment de personnels de surveillance, de médiateurs, d’agents de sécurité pour régler d’éventuelles tensions dans et aux alentours des piscines strasbourgeoises si elles sont prises d’assaut ?

Avec la fermeture définitive de la grande piscine de Kehl en octobre dernier, un site fréquenté depuis des années par des milliers de Strasbourgeois, tout comme celle toujours fermée pour travaux à Auenheim, située également en bordure de la frontière franco-allemande, la crainte d’un report sur les établissements de bains de l’agglomération strasbourgeoise se pose.

Dans les esprits restent bien présentes les violences commises par des Françaisdans les piscines allemandes déjà surchargées en juin 2019 où incivilités, bagarres et clôtures escaladées avaient plombé l’ambiance. Ou bien encore de files d’attente en pleine chaleur au sortir du confinement de familles dans certains quartiers Strasbourgeois. Une éventuelle surcharge dans les jours à venir est d’autant plus plausible que la plupart des piscines de l’agglomération ont été rénovées à grands frais ces dernières années et rencontrent déjà un grand succès.

Le pantaglisse de la piscine de Hautepierre à Strasbourg
Le pantaglisse de la piscine de Hautepierre à Strasbourg - G. Varela / 20 Minutes

Avec la fermeture prématurée mais définitive de la piscine de Kehl, un puits sans fond pour les finances de la ville allemande et un carnage environnemental, le syndicat attend des réponses. « Depuis un mois, nous avons demandé à la collectivité comment elle envisageait d’anticiper la fermeture des bassins allemands sur Kehl et Auenheim » , explique Karim Hadi, secrétaire général CGT Territoriaux de Strasbourg et de l’Eurométropole. « Mais cela est resté sans réponse. Tout au plus on nous a dit que les baigneurs iraient peut-être un petit peu plus loin. Mais non ! Quand on voit la sociologie des gens qui vont en Allemagne, ils ne vont pas faire 30 kilomètres pour aller à la piscine, assure Karim Hadi. Ils vont rester sur le bassin Strasbourgeois. Or, à la date d’aujourd’hui, on n’a eu aucune réponse à nos questions d’anticipation. » Contactée par 20 Minutes à plusieurs reprises sur cette question soulevée par le syndicat, la ville de Strasbourg ne nous a également pas répondu.

Sécurité et « dégradation des conditions de travail »

« Il n’y a pas de recrutement de MNS en plus, de médiateurs pour calmer les tensions s’il devait y en avoir pour avoir un climat serein pour les gens qui vont se baigner, poursuit Karim Hadi. Pas de renforcement de personnels de sécurité à l’extérieur des établissements pour gérer éventuellement des files d’attente en plein soleil, pendant des heures, tout ça, il n’y a rien. Même si les locaux ne sont pas extensibles non plus, et que la voilure du personnel réglementaire est prévue, il faut pouvoir gérer les flux et l’information à l’intérieur tout comme à l’extérieur des bassins. »

Un manque d’anticipation qui entraînerait par conséquent une dégradation des conditions de travail, s’inquiète le syndicaliste « alors que l’on souhaite un service public au plus proches des concitoyens. Avec une proximité dans les quartiers les plus en difficultés, ceux qui ne pourront pas partir en vacances cet été, plus nombreux avec l’inflation », ajoute Karim Hadi. Des craintes que la présentation du Plan Eté il y a une quinzaine de jours n’a pas apaisées. « Ce que l’on a compris : on prend ce qui fonctionnait avant et on calque à l’identique. Mais s’il y a des milliers de personnes en plus, ça ne va pas le faire, prévient karim Hadi. Si on a un été normal ou très chaud, il est fort à parier qu’on a une affluence record et ce n’est pas anticipé du tout. Ça va être géré au jour le jour et ça, ce n’est pas possible, on sait ce que ça donne. »