LOGEMENTQu’est-ce que « la bourse à l’espace » expérimentée à Strasbourg ?

Qu’est-ce que « la bourse à l’espace » expérimentée à Strasbourg pour l’habitat ?

LOGEMENTDes professionnels de l’habitat et élus de l’Eurométropole de Strasbourg se sont penchés sur les questions de l’habitat évolutif et vont expérimenter un dispositif pour aider à trouver un espace de vie abordable et remédier à la sous occupation des logements
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • A l’initiative de CDC Habitat, un hackathon réunissant une cinquantaine de personnes, comme des professionnels de la gestion locative, du bâtiment, d’architectes, d’élus, a permis de réfléchir à des propositions sur la thématique du logement évolutif et financièrement abordable, de la sous occupation des logements.
  • Des propositions ont été présentées à l’issue à un jury présidé notamment par Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg et vice-présidente de l’Eurométropole en charge de l’habitat. Une proposition concrète et réalisable a été retenue et sera expérimentée à Strasbourg.
  • Il s’agit d’une bourse à l’espace, , qui permet à chaque locataire de mettre sur une plateforme numérique « une pièce, une chambre, un espace inutilisé qui pourrait potentiellement servir à un autre locataire. Avec une charte d’utilisation et un cadre juridique.

Trop de place chez vous ou à la recherche d’une pièce sans se ruiner ? La question du logement était dans les murs de Strasbourg ces derniers jours, notamment lors d’un hackathon à l’initiative du bailleur CDC Habitat au Palais des musiques et des congrès. Plus d’une cinquantaine de personnes ont ainsi donné de leur temps, réunies autour d’une grande thématique « Comment produire des logements évolutifs et abordables ? » Avec un objectif bien concret « trouver une solution collective et partagée ». Pour le jury, présidé notamment par Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la ville résiliente et vice-présidente de l’Eurométropole en charge de l’habitat, cette solution devait être « réalisable » pour une éventuelle mise en place dans l’agglomération.

Toute la journée, élus, bailleurs sociaux, architectes, promoteurs, professionnels du bâtiment, membres associatifs ont pour optimiser les logements sous occupés, voire vacants, pour répondre à une demande d’espaces libres de plus en plus forte et en perpétuelle mutation. Le tout en limitant l’impact financier pour les locataires ou propriétaires.

Une expérimentation probable début 2023

Pour quel constat ? « Les situations personnelles évoluent. Une famille avec deux enfants qui occupait un quatre-pièces voit, avec les années, ses enfants partir et se retrouve avec une chambre ou une pièce inoccupée », illustre Philippe Blech, directeur interrégional CDC Habitat Nord-Est. « Si la proposition d’un logement plus adapté n’est pas disponible, il peut être intéressant de trouver une autre solution, une autre façon de penser. On se rend compte qu’on s’adapte tout au long de sa vie à son logement, mais on cherche aussi à avoir des logements qui s’adaptent à différentes phases de la vie, aux différents besoins, ajoute-t-il. Comme tous les bailleurs, nous sommes confrontés à la lutte contre la sous occupation. Ces réflexions participent à définir les stratégies de développement de la gestion locative, à trouver une réponse à donner aux collectivités sur la base des besoins constatés sur le terrain. »

Et c’est finalement l’idée d’une plateforme en ligne, « une bourse à l’espace », qui a été choisie par le jury. « Ce n’est pas "LA" solution mais une piste sur des améliorations expérimentales, une solution réalisable », tempère Philippe Blech. L’idée retenue est donc de créer une bourse en ligne qui permet à chaque locataire de mettre « une pièce, une chambre, un espace inutilisé et qui pourrait potentiellement servir à un autre locataire. Avec une charte d’utilisation entre les deux parties pour encadrer ça juridiquement », détaille le directeur. « Cet espace inutilisé pourrait par exemple servir à une personne active qui cherche un endroit pour faire du télétravail », poursuit-il.


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Cette expérimentation devrait voir le jour probablement au premier trimestre 2023, une fois la plateforme en ligne créée et la charte juridique qui encadrera ces pratiques établie. Viendra ensuite le temps d’un retour d’expérience à la collectivité, pour un dispositif qui devrait, selon Philippe Blech, « être mis en place bien au-delà de l’Eurométropole, probablement partout en France ».