Guerre en Ukraine : Strasbourg sera « l’une des portes d’entrée » sur le territoire des réfugiés
SOLIDARITE•Avec l’arrivée de réfugiés en provenance d’Ukraine, les services de l’Etat et les collectivités du Bas-Rhin centralisent l’aide et vont ouvrir un « guichet unique » pour faciliter leur accueilGilles Varela
Par sa position géographique et son statut – présence du consulat d'Ukraine, capitale européenne et une communauté de 600 personnes –, Strasbourg sera « l’une des portes d’entrée » en France pour les réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre. La préfecture du Bas-Rhin a indiqué ce lundi après-midi que plus de 250 personnes sont arrivées depuis ces derniers jours par leurs propres moyens. D’autres réfugiés arrivant d’Allemagne sont également attendus d’ici la fin de la semaine.
Il s’agit essentiellement de femmes, d’enfants et de quelques personnes âgées car les hommes sont restés pour combattre, souligne la préfète Josiane Chevalier. Ces 250 réfugiés ont été récupérés pour la plupart par des membres de leur famille ou des proches qui résident en Alsace et les accueillent à présent chez eux. « Ce sont des personnes qui ont subi de vrais traumatismes, et donc l’on compte aussi sur la présence du consul d’Ukraine à Strasbourg pour évaluer les besoins, poursuit la préfète. Il y a une énorme mobilisation, avec les associations, les élus. »
Une forte mobilisation
Une mobilisation qui s’organise à vitesse Grand V. Déjà dimanche, un convoi de la Protection civile composé 13 camions, chargés de centaines de palettes de produits de première nécessité, des dons provenant de la France entière, a pris la route pour la Pologne, près de la frontière avec l’Ukraine. La Collectivité européenne d’Alsace accueillera, elle, dès ce mardi, 140 Ukrainiens. Une aide tous azimuts avec des initiatives privées ou associatives comme celle de l’association strasbourgeoise PromoUkraïna, de maires qui recensent les offres de logements, d’hébergement, centralisent les dons, organisent des collectes. Strasbourg prévoit, entre autres, de voter lors du prochain conseil municipal, une aide financière pour l’Ukraine. Les dons en nature peuvent être d’ailleurs déposés dans les mairies de quartier depuis ce lundi.
Cette semaine va être celle de la coordination des aides. Priorité est donnée à l’accueil des réfugiés. Et cela passe d’abord par le statut de protection temporaire qui va être accordé à tous les réfugiés ukrainiens. Ils auront ainsi accès au marché du travail, aux services de santé et aux établissements d’éducation, aux aides… Un guichet unique, « un sas », va être mis en place pour les accueillir, les orienter, aider les nouveaux arrivants dans leurs formalités, faire le lien entre les organismes et professionnels de santé, la CPAM.
Un dispositif évolutif
Les offres de logements et d’hébergements ont été recensées. La préfecture compte pour l’instant de 300 à 400 places, en hébergement collectif, du style auberges de jeunesse, centres de loisirs, hôtels. Déjà près de 70 personnes, arrivées depuis jeudi dernier, mais qui n’avaient aucune solution de logement, en bénéficient. La préfecture compte également une centaine de places chez des particuliers et indique aux volontaires qu’il faut s’adresser au maire de sa commune pour proposer un hébergement. La municipalité se chargera ensuite de faire remonter ces offres auprès de la préfecture, l’idée étant de répartir au mieux les personnes sur l’ensemble du département.
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Tout aussi important que les offres de logement, les dons, tout particulièrement les aides financières car « plus facile à acheminer, et répondent plus rapidement aux besoins sur le terrain, via un fonds mis en place par le ministère des Affaires Etrangères, facilement accessible aux collectivités, précise Antoine Grassin, conseiller diplomatique de la préfecture. « Le dispositif d’aide monte en puissance, assure Josiane Chevalier. La mobilisation est totale et le dispositif évolutif, on s’adapte au jour le jour. »