TOUT NU ET PAS BRONZETout nu aux Bains municipaux de Strasbourg, l’expérience autorisée

Strasbourg : Tout nu aux Bains romains des Bains municipaux, l’expérience autorisée

TOUT NU ET PAS BRONZELes créneaux pour un accès pour les "sans textile" aux Bains romains des Bains municipaux de Strasbourg sont de retour et seront expérimentés pour au moins quatre mois
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Depuis leur réouverture en octobre dernier et après deux ans de chantier pour une totale rénovation, les bains municipaux n’ont plus de créneaux pour les sans textile.
  • Face aux nombreuses demandes, la ville va expérimenter dès ce dimanche et jusqu’à l’été au moins des créneaux spécifiques, en alternance, dans la partie historique des bains romains, pour les femmes, puis pour les hommes, puis mixte.

C’est, d’une certaine manière, un retour aux sources. Les Bains romains des Bains municipaux de Strasbourg, joyau situé au cœur de la Neustadt et classé au patrimoine mondial de l’Unesco, vont recevoir des usagers adeptes du naturisme. Des créneaux de nudité, et de non-mixité également, qui existaient par le passé mais n’avaient plus cours depuis la réouverture des Bains municipaux en octobre dernier après deux ans de travaux et 40 millions d’euros d’investissement. Ces créneaux, répondant à plusieurs demandes spécifiques, vont être expérimentés jusqu’à au moins l’été.

Répondre aux attentes des habitants

Ce lieu historique en centre-ville va donc rouvrir ses portes aux sans textile dès ce dimanche. Tradition germanique ? Envie de concurrencer les thermes de Caracalla de Baden-Baden en Allemagne ? L’envie, surtout, de « répondre au mieux aux demandes et aux attentes » des habitants, explique Alexandre Feltz, adjoint à la maire en charge de la Santé publique et environnementale et également médecin.

« On a eu beaucoup de demandes pour des créneaux spécifiques, explique Alexandre Feltz. Il y a même un collectif qui s’est constitué, "Les Bains pour toutes ", qui demande des créneaux réservés non-mixtes, pour l’ensemble des Bains municipaux. Il fallait juste qu’on réorganise un peu les choses » poursuit l’élu qui souligne la « grosse réussite » des bains et de sa partie bien-être, et donc de l’affluence qui ne laisse pas forcément de place à tous les créneaux spécifiques supplémentaires. « Il y avait plusieurs types de demandes. On teste et après on ouvrira d’autres créneaux, on fera une évaluation des activités. Il pourrait y avoir des créneaux en semaine. On regardera comment les choses vont être prises par les usagers et expérimenter jusqu’à l’été. On va s’adapter. »

Au Bains romains des Bains municipaux à Strasbourg le 27 octobre 2022
Au Bains romains des Bains municipaux à Strasbourg le 27 octobre 2022 - G. Varela / 20 Minutes

La nudité, pratique courante

« Aux Bains romains, historiquement, il y a toujours eu des créneaux de nudité et des créneaux non mixtes, rappelle Alexandre Feltz. La nudité, c’est un peu lié à notre bassin rhénan. Ailleurs, elle rencontre plus de résistance, alors que chez nous, mais aussi notamment en Allemagne, ce sont des pratiques qui sont assez courantes et même courues par nos concitoyens. » Si l’annonce de ces créneaux réservés est reconnue comme « une avancée », cela ne satisfait pas pleinement le collectif « Les Bains pour toutes ». Sur sa page Facebook, il est rappelé que leur « demande portait expressément sur des créneaux non-mixtes pour l’espace bien-être dans sa totalité », et pas uniquement la partie historique. Le collectif promet de continuer à se mobiliser pour obtenir des créneaux supplémentaires.

Concrètement, à partir de ce dimanche 6 mars, les Bains romains de l’espace bien-être, la partie historique uniquement donc, seront ouverts aux naturistes de 8 à 10 heures, soit en dehors des horaires d’ouverture habituels. Dans un premier temps, le créneau sera réservé aux femmes, d’une durée de 2 heures et au tarif de 10 euros. Puis le dimanche suivant le créneau sera réservé aux hommes et enfin, un créneau mixte sera mis en place. Cette expérimentation « permettra d’évaluer l’intérêt des usagers, la fréquentation et l’opportunité de pérenniser le modèle le plus pertinent », précise la Ville.