Pourquoi Strasbourg ne veut-elle pas des poubelles pour les végétaux ?

Pourquoi l’Eurométropole de Strasbourg ne veut-elle pas des poubelles pour les végétaux ?

COUVERCLE VERTCe genre de collecte est pratiquée dans très peu de métropoles françaises
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • A quand des poubelles vertes réservées aux végétaux un peu partout sur le territoire ?
  • A Tours, le système existe déjà et permet de collecter environ 27.000 tonnes de biodéchets par an.
  • Est-ce possible de proposer le même service ailleurs ? A Strasbourg, le sujet n’en est pas un.

Non pas deux mais trois poubelles. Et si, bientôt, les Français se mettaient encore davantage au tri ? Dans certaines agglomérations, c’est déjà le cas avec un ramassage de déchets végétaux. Comme au sein des 22 communes de Tours métropole ( d’Indre-et-Loire). Au sein des 22 communes de l’agglomération, chaque habitant d’un quartier pavillonnaire dispose d’un bac supplémentaire de 240 litres. Il est évidemment vert et peut-être sorti une fois par semaine, à quelques exceptions près.

« Le dispositif a été lancé il y a une dizaine d’années avant d’être étendu en 2018-2019, explique Benoist Pierre, l’un des vice-présidents de l’agglomération. Ça répondait vraiment à une demande et aujourd’hui, nous collectons environ 27.000 tonnes de biodéchets, sur un total annuel de 150.000 tonnes. Ce système est vraiment très apprécié. »

Pourrait-il être bientôt dupliqué dans l’Eurométropole de Strasbourg ? « Ce n’est pas une solution envisagée », répond Fabienne Baas, la vice-présidente en charge du sujet. « Nous sommes plutôt dans une démarche de réduction de déchets en encourageant par exemple le compostage. Et tout cela aurait un coût avec une levée supplémentaire… Non, vraiment, nous n’y pensons pas du tout, notre réseau de déchetteries fonctionne très bien et nous proposons d’autres solutions. »

Des bennes une fois par mois

Une fois par mois, les 21 communes des 33 de l’Eurométropole qui ont moins de 10.000 habitants ont accès à une benne réservée aux végétaux. « Ça fonctionne d’avril à novembre et les gens en sont très contents », précise Sandrine Gauthier, chef du service Collecte et valorisation des déchets. « Nous avons très peu de demandes pour des collectes de déchets verts, c’est que ça doit bien aller ! Nous, outre le compostage, on accompagne plutôt le particulier sur du mulching, du broyage, du paillage. Je pense que lui donner une poubelle supplémentaire serait pour lui une solution de facilité où il mettrait tout dedans. »

Un argument que conteste Benoist Pierre, à Tours. « Je le répète, si on l’a mis en place c’est qu’il y avait un besoin. Et aujourd’hui, cette collecte, permet de mieux retraiter les végétaux. Avec de la méthanisation, du broyage, etc. Le tout à coût constant puisqu’on a juste supprimé une levée de poubelle grise [le tout-venant] à la place. C’est pour ça que c’est dur de dire à combien ça revient précisément. »

Le territoire est aussi différent dans les deux agglomérations. Plus étendu en Indre-et-Loire quand l’Eurométropole est bien plus peuplée : environ 500.000 habitants contre 300.000. Les plus nombreux génèrent, chaque année, « 215.000 tonnes de déchets tous confondus ». En allant à la déchetterie, en se déplaçant aux bennes et en faisant le tri dans leurs deux poubelles.