Alsace : Jean Castex rencontre des soignants à l’hôpital de Strasbourg, très endetté, et annonce des aides
SEGUR DE LA SANTE•Le Premier ministre a annoncé des aides pour les hôpitaux de Strasbourg, Mulhouse et Colmar, tous endettés20 Minutes avec AFP
Dans un déplacement en Alsace aux multiples enjeux, le Premier ministre Jean Castex ne pouvait pas manquer un passage dans l’un des hôpitaux les plus durement touchés par la cinquième vague de coronavirus. Le chef du gouvernement a rencontré vendredi des soignants de l’hôpital de Strasbourg et annoncé les montants des aides du « Ségur de la Santé » allouées à cet établissement, dont le taux d’endettement est le plus élevé de France et où de nombreux personnels ont manifesté en début d’après-midi.
« Je suis d’abord venu aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg pour soutenir les personnels confrontés à la cinquième vague, qui est ici en Alsace, comme sur le territoire national, extrêmement forte », a déclaré le Premier ministre à l’issue de sa visite. « J’ai parlé avec les personnels évidemment des difficultés qu’ils rencontrent à un moment où les hôpitaux sont par ailleurs extrêmement sollicités par toutes les autres pathologies, soit dues à la saison, soit qui avaient été retardées par les vagues antérieures », a-t-il ajouté.
Mulhouse et Colmar aussi soutenus
Jean Castex a annoncé que dans le cadre du Ségur de la Santé, l’Etat allait reprendre 40 % de l’endettement de l’établissement, soit 190 millions d’euros, et « une aide exceptionnelle de 20 millions d’euros » lui sera versée « pour lui redonner quelques marges de manœuvre ». Les autres hôpitaux alsaciens de Mulhouse, « dont chacun sait le lourd tribut qu’il a porté dès la première vague de Covid », et de Colmar bénéficieront également d’aides « pour se désendetter et donc pouvoir reprendre la marche des investissements », à hauteur respectivement de 57 et 11 millions d’euros, a précisé le chef du gouvernement. De nombreux Ehpad seront également subventionnés, a poursuivi le Premier ministre.
Avant sa visite, plusieurs centaines de soignants des Hôpitaux universitaires de Strasbourg avaient observé une minute de silence pour dénoncer leurs conditions de travail. Peu après 14 heures, regroupés devant l’entrée du Nouvel hôpital civil, les soignants ont, par centaines, cessé de parler, le visage fermé, pendant une minute. « Ce moment de recueillement a pour but d’informer la population que l’hôpital public se meurt », avait expliqué au préalable au micro le Dr Sébastien Harscoat, médecin aux urgences et au Samu de Strasbourg. « Nous voulons continuer à soigner nos patients malgré l’épuisement, malgré la fermeture des lits, les restrictions budgétaires. Mais nous n’y arrivons plus », avait-il ajouté.
Le « Ségur de la santé », négocié au forceps après le premier confinement, prévoit une injection massive de fonds publics : 10 milliards d’euros de hausses de salaires pérennes et 19 milliards d’investissements étalés sur plusieurs années, une enveloppe qui est en train d’être déclinée par région. Dans le Grand Est, presque deux milliards d’euros vont être répartis entre les établissements de soins, dont plus de 800 millions d’euros pour assainir la situation financière des hôpitaux.