#METOOL’enquête sur les violences sexuelles à Deaf Rock Records classée

Strasbourg : Affaire classée dans l’enquête sur des violences sexuelles présumées dans un label musical

#METOOUne dizaine des femmes rapportaient des faits se déroulant entre 2015 et 2019, cinq plaintes avaient été déposées
L'affaire s'inscrit dans le sillage des témoignages autour du #MusicToo.
L'affaire s'inscrit dans le sillage des témoignages autour du #MusicToo. - ROMAIN DOUCELIN/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’enquête ouverte après des témoignages médiatisés qui accusaient de viol et d' agressions sexuelles le fondateur de la maison de disques strasbourgeoise Deaf Rock Records a été classée sans suite, faute d’éléments, a indiqué vendredi une source judiciaire. L’enquête, qui avait été confiée à la brigade des mœurs de la sûreté départementale du Bas-Rhin, a été classée le 18 octobre par le parquet de Strasbourg, « l’infraction » étant « insuffisamment caractérisée », selon cette source.

La maison de disques Deaf Rock Records et son fondateur, Julien Hohl, avaient été visés par des témoignages publiés en décembre dernier par les sites d’information Mediapart et Rue89 Strasbourg : une dizaine de femmes rapportaient des comportements « déplacés, voire violents, à caractère sexuel, qui se seraient produits entre 2015 et 2019 ». Selon la source judiciaire, « cinq plaintes » avaient été déposées, pour viol et agressions sexuelles.

31 % des femmes du secteur victimes de harcèlement sexuel

La justice estime que « les faits ou les circonstances des faits n’ont pu être clairement établis par l’enquête. Les preuves ne sont donc pas suffisantes pour que l’infraction soit constituée et que des poursuites pénales puissent être engagées », selon un extrait du courrier adressé par le parquet aux plaignantes, mis en ligne sur les sites d’information.

Deux jours après la publication de Rue89 Strasbourg et Mediapart, la maison de disques annonçait que Julien Hohl, qui niait les faits reprochés, avait « choisi de quitter ses fonctions » de manager du label pour « être libre de ses réponses » et « ne pas exposer » les équipes avec qui il travaillait.

L’affaire s’inscrivait dans la vague plus large de témoignages apparue depuis l’été 2020 autour de la plateforme #MusicToo, lancée par un « collectif anonyme contre les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie musicale » et popularisée sur les réseaux sociaux, dans la foulée du mouvement #MeToo. Selon une étude de 2019 de la Cura (Collectif pour la santé des artistes et des professionnels de la musique) et de la Gam (Guilde des artistes de la musique), 31 % des femmes travaillant dans le secteur musical (artistes ou professionnelles) disent avoir été victimes, au moins une fois, de harcèlement sexuel.