À Strasbourg, des aménagements éphémères pour vivre la ville autrement
SOCIETE•La ville de Strasbourg va expérimenter des « usages éphémères de la ville » avec des aménagements urbains mais aussi des évènements et des rencontres dans différents quartiersGilles Varela
L'essentiel
- La ville de Strasbourg envisage une utilisation différente, moins figée, de l’espace public. Avec 18 projets sélectionnés après un appel à manifestation d’intérêt en juin dernier, elle expérimente les « usages éphémères dans la ville. »
- L’objectif est de vivre la ville autrement.
- L’expérimentation et les installations sur les différentes places et rues s’échelonneront jusqu’en juillet 2022.
Parce que « l’utilisation de l’espace public ne doit pas être fixée et définitive », la ville de Strasbourg va expérimenter un nouvel « usage éphémère » de ses places, de certaines rues. Objectif : « envisager une manière différente de concevoir la fabrique de la ville, avec des associations, des projets citoyens » explique le premier adjoint à la maire, Syamak Agha-Babaei. Avec, pour leitmotiv, de « réinvestir l’espace public et poser un regard neuf sur une place ou un quartier ».
Pour cette première édition, 18 projets ont été sélectionnés et vont s’échelonner jusqu’en juillet 2022, voire, jusqu’en juin 2023, pour celui de la rue Wattenau, à l’Elsau. Des projets qui bénéficient d’un budget global, confortable, de 300.000 euros, dont 80.000 euros de crédits de la direction de la Culture.
Des retours d’expériences attendus
Les visiteurs pourront participer à ces aménagements éphémères, qui aborderont les thèmes, en s’appuyant sur l’expression artistique et culturelle, de « l’interculturalité, l’intergénérationnalité, d’écologie » assure la ville. Ces projets pourront même « préfigurer de futurs espaces publics » et « vont faire l’objet de retours d’expérience, d’un recueil des avis avec les associations de commerçants, des usagers, des représentants d’association de quartier » promet Joël Steffen, adjoint en charge du commerce et de l’artisanat, bien conscient que certaines « habitudes peuvent être bouleversées. » Mais, « tous les projets n’aboutiront pas forcément à un aménagement pérenne », cadre Syamak Agha-Babaei.
La place du Temple neuf accueillera, par exemple, le projet Oasis, du bureau d’architectes « Les nouveaux voisins ». L’idée ? Mettre en valeur les arbres et le patrimoine bâti de la place, avec des bancs circulaires en bois, inclinés, face au temple et qui invitent à la contemplation, la relaxation ou tout simplement de pouvoir pique-niquer. Pour cette installation, près d’un quart des places de stationnement seront neutralisées. Pour cette première édition, les places adjacentes du Marché-Neuf et des Etudiants ne seront pas concernées par cette opération.
D’autres projets, notamment sur le thème de l’écologie, vont prendre place dans tout Strasbourg jusqu’en mars, pour ne citer par exemple que le projet du collectif de street art Dan 23. Dès novembre, une page Facebook permettra d’acquérir « un maximum de connaissances sur l’écologie au niveau mondial mais aussi une présentation des actions réalisées au niveau local pour promouvoir ceux qui font grandir la conscience écologique à Strasbourg ». Puis, six premières fresques seront peintes sur du mobilier urbain « pour informer les Strasbourgeois sur les enjeux sociétaux liés à l’écologie » et ses acteurs locaux.
Du street art, mais aussi de la musique, des rencontres, des discussions sur le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes ou bien encore de la lutte contre les discriminations. Et aussi un parcours guidé, dans vingt-deux rues, pour écouter via des QR codes un podcast sur chaque type d’arbre, du mapping, des prototypes de mobilier urbains pour récupérer et traiter l’eau de pluie, de la musique… Et même une déambulation artistique sur le quai des Bateliers pour célébrer l’arrivée du printemps.