Un séisme de magnitude 3,9 réveille la ville de Strasbourg

Strasbourg : Un séisme « induit », de magnitude 3,9, réveille la ville

TREMBLEMENTSLe séisme et sa réplique ont été classés comme « induits », c’est-à-dire provoqués par l’activité humaine
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Plusieurs mois après l’arrêt d’un projet de géothermie près de Strasbourg, qui avait lui-même provoqué plusieurs séismes, un nouveau tremblement de terre de magnitude 3,9 a réveillé l’agglomération alsacienne, ce samedi à 5 heures, selon le réseau national de surveillance sismique (Renass), basé à Strasbourg.

L’épicentre de la secousse a été enregistré à cinq kilomètres de profondeur, sur la commune de La Wantzenau, au nord de l’agglomération strasbourgeoise, toujours selon le Renass. Une réplique a été enregistrée cinq minutes plus tard – de magnitude 2,3 – au même endroit. Les deux évènements ont été classés comme « induits », c’est-à-dire provoqués par l’activité humaine.

« Merci aux apprentis sorciers de la géothermie »

Le Département analyse Surveillance Environnement du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – CEA-Dase) a indiqué de son côté une magnitude de 4,3 pour le premier séisme. Il s’agit du plus fort séisme ressenti ces derniers mois dans la région. « C’était du vraiment costaud cette fois », a tweeté Alain Fontanel, l’un des leaders de l’opposition au conseil municipal strasbourgeois. « Toute la maison a tremblé pendant quelques secondes. Merci aux apprentis sorciers de la géothermie profonde pour ce réveil brutal #flippant ». De nombreuses réactions similaires étaient visibles sur les réseaux sociaux.

Les pompiers du Bas-Rhin ont annoncé avoir reçu de nombreux appels, mais n’ont pas eu à déclencher d’intervention. « Des dégâts il y en aura, mais ce sera de l’ordre de la fissuration », a déclaré la maire de La Wantzenau, Michèle Kannengieser. Un projet de géothermie profonde, avec deux forages à cinq kilomètres de profondeur, avait été développé jusqu’en décembre au nord de Strasbourg, sur les communes de Vendenheim et Reichstett, voisines de La Wantzenau. La préfecture du Bas-Rhin avait annoncé le 7 décembre l’arrêt définitif du projet, après une série de séismes plus ou moins intenses – dont l’un de magnitude 3,5 le 4 décembre – et classés comme « induits » par le Renass.

« Crise sismique de Bâle »

Fonroche géothermie, le porteur de projet, avait admis que ses activités étaient à l’origine de certains séismes. « La localisation et la première estimation de profondeur nous font clairement penser que ces évènements sont dans la suite des précédents », a déclaré ce samedi Jérôme Vergne, sismologue à l’Ecole et observatoire des sciences de la terre de Strasbourg. « Nous avions continué à enregistrer une activité sismique persistante ces derniers mois. Le sous-sol met un certain temps à réagir à l’arrêt (du projet), et à retrouver un état de contrainte naturelle », a-t-il ajouté. « Ce qui est étonnant, c’est qu’on a eu aujourd’hui le séisme le plus important de la séquence ».

Il a fait référence à la « crise sismique de Bâle », la ville suisse ayant également été en proie à des séismes « de plus faible magnitude » après l’arrêt d’un projet local de géothermie, dans les années 2000. De son côté, Fonroche Géothermie a indiqué avoir mesuré un séisme de magnitude 3,7. « Ces évènements sont liés au retour à l’équilibre du réservoir qui s’accompagne de sismicité », a fait savoir l’entreprise dans un communiqué. Le réservoir est revenu à des niveaux de « pression naturelle » le 26 avril, selon Fonroche Géothermie, même si la pression « continue de baisser faiblement ».