Strasbourg : Comment les véhicules les plus polluants pourraient être bannis de l'Eurométropole d'ici 2028
ECOLOGIE•L’Eurométropole de Strasbourg a présenté son calendrier pour la mise en place effective de la Zone à faibles émissions (ZFE), qui sera soumis au vote de la collectivité le 12 juilletGilles Varela
L'essentiel
- L’Eurométropole vient d’annoncer son calendrier pour la mise en place progressive de la Zone à faibles émissions (ZFE) qui vise à réduire la pollution de l’air, dès le 1er janvier 2022.
- Les véhicules les plus polluants (jusqu’à Crit’Air 2 inclus) seront interdits dans l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) au plus tard le 1er janvier 2028.
- Un calendrier commun aux 33 communes de l’EMS, « gage d’une meilleure efficacité, d’une plus grande lisibilité et d’une cohérence renforcée pour tous les habitants » assure l’EMS.
Voici déjà quelques semaines que la pression sur le calendrier de la future Zone à faibles émissions (ZFE), pour réduire la pollution de l’air, se faisait sentir. Il a finalement été présenté mercredi après de vives tensions conclues la veille par le départ de la majorité de l’Eurométropole du maire (LR) d’Illkirch-Graffenstaden, Thibaud Philipps.
L’édile de la troisième commune de l’agglomération (en nombre d’habitants), contestait notamment un calendrier qu’il estime « obsolète et incohérent » ou l’interdiction des « véhicules Crit’Air 2, soit 40 % du parc automobile dans le territoire le 1er janvier 2028 alors qu’aucune loi ne l’oblige. » Le maire a d’ailleurs appelé ses administrés à se prononcer sur cette question lors d’un référendum en juin prochain.
Interdiction des véhicules diesel « au plus tard » le 1er janvier 2028
Une décision qui fait grincer des dents des collectifs environnementaux et a été balayée de la main par la présidente de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) Pia Imbs. L’élue, en présence de la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, également présidente déléguée de l’EMS et de Danielle Dambach, présidente déléguée et maire de Schiltigheim, s’est en revanche félicitée d’une décision établie dans « la concertation, pour arriver à un consensus. »
Une telle ZFE est d’ailleurs rendue obligatoire par la France comme dans 10 autres métropoles du territoire et déjà en place dans plus de 200 villes européennes. Elle prévoit dans l’EMS une interdiction des véhicules diesel « au plus tard » le 1er janvier 2028. Ce calendrier commun à ses 33 communes serait « gage d’une meilleure efficacité, d’une plus grande lisibilité et d’une cohérence renforcée pour tous les habitants », souligne l’EMS. Il doit cependant encore être soumis au vote du conseil de l’Eurométropole le 12 juillet prochain, a rappelé Pia Imbs.
Des périodes pédagogiques avant les sanctions
Concrètement, il entrera en vigueur le 1er janvier 2022 pour les véhicules les plus polluants, ceux sans vignette ou Crit’Air 5. Mais les choses seront progressives afin de faciliter cette transition, promet l’EMS. Il y aura ainsi, pour chaque catégorie, une période sans sanctions mais avec « des contrôles pédagogiques » menés par la police municipale, pour prévenir les usagers et les orienter. L’interdiction des véhicules Crit’Air 5 et sans vignette n’entrera véritablement en vigueur que le 1er janvier 2023. L’interdiction progressive des Crit’Air 4 démarrera à partir de janvier 2023 : après une période de contrôles sans sanction elles seront bannies de la ZFE en janvier 2025.
Les choses vont se compliquer pour les Crit’Air 3 à partir de janvier 2024, avec à leur tour, une période de transition sans sanction jusqu’en 2027, date à laquelle les sanctions tomberont… Quant aux Crit’Air 2, la période de contrôle sans sanction débutera en janvier 2025 avant à leur tour d’être interdites à partir de janvier 2028.
Des évaluations annuelles seront organisées avec une étude renforcée entre 2023 et 2024, pour vérifier l’impact des mesures sur la qualité de l’air, de la santé, de l’évolution du parc de véhicules et des pratiques de mobilité. Le calendrier pourrait être réajusté notamment si les choses ne vont pas assez vite. « Il faudra peut-être renforcer le contrôle ou avancer les dates d’interdiction », a prévenu Jeanne Barseghian…
Les mobilités alternatives renforcées
Parallèlement, les moyens de mobilités alternatives vont être renforcés, multipliés comme le réseau express métropolitain, les voies de covoiturage, les pistes cyclables, la gratuité dans les transports en commun pour les moins de 18 ans, mais aussi des aides financières à l’achat d’un véhicule propre pour les ménages les plus modestes.
Et afin de ne laisser personne sur le bord de la route, l’EMS lance une concertation de la population avec sept ateliers distanciels et trois autres pour les entreprises avec un retour de ces concertations prévu en septembre prochain. Enfin, un site Internet est en ligne et un numéro vert est également en place.