Mosquée à Strasbourg : La mairie « n’aurait pas dû financer une ingérence étrangère sur notre sol », regrette Gérald Darmanin
LAICITE•Invité ce mercredi matin sur BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué, concernant le vote d’une subvention pour la grande mosquée Eyyub Sultan à Strasbourg que la mairie « n’aurait pas dû financer une ingérence étrangère sur notre sol »G.V.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’en démord pas. Le vote d’une subvention de plus de 2,5 millions d’euros par la ville de Strasbourg pour aider à la construction de la grande mosquée Eyyub Sultan dans le quartier de la Meinau ne passe pas. Invité ce mercredi matin sur BFMTV, le ministre de l’Intérieur a indiqué à Jean-Jacques Bourdin que la mairie « n’aurait pas dû financer une ingérence étrangère sur notre sol » .
Déjà lundi soir sur son compte Twitter, Gérald Darmanin dénonçait cette intention de subvention, un projet porté par l’association Confédération islamique Millî Görüs (CIMG), dont on dit qu’elle serait proche de la Turquie.
Une « ingérence nationaliste »
Gérald Darmanin a également indiqué avoir annoncé à la maire de Strasbourg qu’il disposait « d’informations » et de « preuves » d’intention d’ingérence de la Turquie pour la prochaine présidentielle et souligné que l’association n’avait pas signé la future charte des principes de l’islam de France. Une charte voulue par Emmanuel Macron dans sa lutte contre le séparatisme et qui vise à réaffirmer la « compatibilité » de la foi musulmane avec la République. Le ministre de l’Intérieur a par conséquent considéré « que nous ne pouvons plus traiter avec ces associations » qualifiées d'« ingérence nationaliste ».
Un peu plus tard, toujours sur BFMTV, Eyup Sahin, le président de l’association Millî Görüs, a confirmé ne pas avoir signé la charte de l’islam de France la jugeant « mal préparée » et s’est défendu de toute ingérence. Quant à la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, elle a rappelé dans un communiqué de presse mardi soir l’importance du concordat et l’ancienneté du projet (avant son mandat). Mais surtout souligné que l’Etat n’avait « formulé jusqu’ici, aucune contre-indication sur ce projet ni aucune alerte concernant ses porteurs ». Concluant : « Si le ministre questionne aujourd’hui le financement de ce lieu de culte en particulier, il doit prendre ses responsabilités et nous transmettre tous les éléments en sa possession. »