Strasbourg : Plaintes contre un livreur Deliveroo qui a refusé des commandes dans deux restaurants casher
ANTISEMITISME•« Nous prenons cet incident très au sérieux », a annoncé la sociétéT.G. avec AFP
L'essentiel
- Un livreur de la société britannique Deliveroo aurait refusé de prendre les commandes dans deux restaurants casher en expliquant qu’il ne voulait pas servir les juifs.
- A la suite de ces incidents, plusieurs plaintes ont été déposées, contre le livreur mais aussi sa société.
- « L’enquête est en cours pour identifier le mis en cause », a indiqué le parquet de Strasbourg
«Ah ben non, je ne livre pas aux juifs. » Voilà ce qu’aurait répondu un livreur Deliveroo jeudi 7 janvier à deux restaurateurs strasbourgeois, d’après l’avocat Raphaël Nisand. Les deux ont déposé plainte, ainsi que le Consistoire israélite du Bas-Rhin.
« L’enquête est en cours pour identifier le mis en cause », a indiqué le parquet de Strasbourg. Dans ces deux restaurants strasbourgeois casher, « c’est un peu la même scène qui est décrite par les restaurateurs : ils préparent la commande et le livreur demande : "C’est quoi votre spécialité ?" Le restaurateur répond : "Ce sont des spécialités israéliennes", et le livreur dit alors : "Ah ben non, je ne livre pas aux juifs" et annule la livraison », a expliqué Me Raphaël Nisand.
Plainte contre Deliveroo
L’avocat a également porté plainte dimanche, à la fois contre le livreur mais aussi contre la société Deliveroo, au nom du Consistoire israélite du Bas-Rhin et du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). « Le Consistoire israélite du Bas-Rhin considère qu’il est intolérable que des livreurs travaillant pour la société Deliveroo osent pratiquer ouvertement une discrimination antisémite », a réagi dans un communiqué Maurice Dahan, le président du Consistoire.
Deliveroo a indiqué lundi avoir pris contact avec les restaurateurs concernés. « Nous prenons cet incident très au sérieux et avons immédiatement décidé de mener notre propre enquête interne, pour tirer au clair ces circonstances », a réagi l’entreprise dans un message écrit. « Si les faits tels qu’ils sont rapportés sont avérés, nous agirons et mettrons définitivement fin au contrat du livreur responsable », ajoute la plateforme de livraison de repas, déclarant n’avoir « aucune tolérance pour les propos ou agissements antisémites, qui constituent un délit pénal, et condamn (er) tout acte de cette nature avec la plus grande fermeté ».
L’enquête a été confiée à la Sûreté départementale.