Strasbourg : Suspension de tous les projets de géothermie dans l’agglomération strasbourgeoise
ENERGIE•Trois projets de géothermie dans l’agglomération strasbourgeoise sont concernésG.V. avec AFP
Les dés sont jetés. Mercredi soir, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a annoncé, à la suite d’un comité de suivi sur la géothermie, sa décision de suspendre « tous les projets en cours » dans l’agglomération strasbourgeoise : deux sont portés par l’entreprise Fonroche à Eckbolsheim et Hurtigheim, un autre est développé par Electricité de Strasbourg (ES, filiale d’EDF) à Illkirch-Graffenstaden. Trois projets de géothermie avec en plus, l’arrêt définitif de la centrale de Vendenheim décidé à la suite du séisme de magnitude 3,5 enregistré vendredi.
Acquérir une connaissance supplémentaire
Les projets de Fonroche n’ont connu « aucun démarrage de travaux », a précisé Hervé Vanlaer, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de la région Grand-Est. A Illkirch-Graffenstaden, si des travaux avaient bien été entrepris par ES, ils étaient déjà à l’arrêt suite à un autre séisme survenu dans l’agglomération, le 12 novembre 2019, de magnitude 3,1, et dont l’origine, naturelle ou induite par la géothermie, n’a pas été tranchée.
« Pour ces projets, il est clair qu’il faudra acquérir une connaissance supplémentaire, une meilleure compréhension », a indiqué Hervé Vanlaer. « L’évènement de vendredi dernier montre que les éléments dont nous disposons ne sont pas suffisants pour comprendre ce qui se passe quand on fait ces forages profonds ».
Les autorités décideront d’une éventuelle remise en route de ces projets en fonction notamment des conclusions de l’enquête administrative confiée à la Dreal sur les séismes enregistrés vendredi, dont l’un de magnitude 3,5, intensité qualifiée « d’extraordinaire et anormale » par la préfète. « Les résultats de cette enquête seront connus à la fin de ce mois », a assuré Josiane Chevalier. « Cela permettra de déterminer les raisons de cet incident ». Les autorités s’appuieront également sur l’avis d’un « comité d’experts internationaux » qui sera mis en place sous l’égide du ministère de la Transition écologique.