Confinement : La vente de sapin de Noël autorisée par le ministère, selon l’association des producteurs
NOËL•Les producteurs de sapins de Noël vont pouvoir vendre en extérieur, dès la fin de novembre, les arbres si attendusGilles Varela
L'essentiel
- Avec la limitation des points de ventes de produits dits « essentiels », la question de la vente du traditionnel sapin de Noël naturels inquiète les producteurs de conifères.
- Le ministère de l’agriculture a cependant assuré aux producteurs et distributeurs que la vente sera possible.
- En attendant un décret officiel, la profession qui ne peut envisager une autre issue s’organise et attend les modalités d’application précises de cette autorisation.
Vous avez les boules mais pas envie de décorer votre bonsaï avec et encore moins de les laisser au fond du placard. Alors, qu’en raison des mesures sanitaires, l’ouverture des points de vente ou des rayons se limite aux produits dits « essentiels », la question de la vente du traditionnel sapin de Noël naturel peut interroger. Essentielle ou pas ? Incontournable en tout cas pour les producteurs et vendeurs de sapins fous d’inquiétude à l’idée d’imaginer un seul instant leur activité réduite en cendres sur le bûcher de la crise du Covid-19.
Des inquiétudes qui parviennent chaque jour à Frédéric Naudet, président de l’Association française du sapin de Noël naturel (AFSNN), et qu’il balaye d’une main : « Oui, on pourra les vendre nous a assurés le ministère de l’agriculture, mais nous restons prudents et nous attendons la signature d’un décret officiel. On nous donne la date du 20 novembre depuis la semaine dernière mais pour l’instant on n’en sait pas plus. » Car si le sapin reste pour les familles françaises un marqueur essentiel des fêtes de fin d’année, c’est surtout pour les professionnels du secteur leur survie économique qui se joue. Chaque année, six millions de sapins naturels sont vendus en France, dont 80 % sont issus de la production française, rappelle l’AFSNN.
« Pas de plan B »
Des ventes qui mobilisent toute une économie et agitent les grandes surfaces alimentaires, les jardineries, les enseignes de bricolage, les revendeurs individuels… Comment interdire une telle activité sous prétexte sanitaire « alors que les ventes de sapins se font en extérieur, donc dans des conditions compatibles avec les gestes barrières », explique Frédéric Naudet qui prévient : « Si les sites de ventes habituels étaient inaccessibles, la plupart des producteurs ne s’en relèveraient pas. Il n’y a pas de plan B pour la profession, nous avons à peine un mois pour écouler le fruit de notre travail. Mais on n’en est pas là. Si ce n’était pas le cas, on ne l’imagine pas un seul instant, ça serait une catastrophe » explique l’association qui représente les 150 plus gros producteurs de France.
Selon l’AFSNN, les grands distributeurs et l’ensemble des points de ventes habituels ont été avertis par le ministère sur la possibilité de vendre des sapins à la période de Noël. « Maintenant nous attendons le décret. La profession a besoin d’un document officiel. Cela va permettre de lancer officiellement la saison et de préciser les modalités pratiques de ventes, ajoute Frédéric Naudet. La nouvelle nous a été annoncée depuis la semaine dernière mais pour l’instant le décrét n’est pas encore paru. » Si l’Etat doit donner son accord, les villes doivent aussi, pour les vendeurs de sapins sur le domaine public, accordé une autorisation administrative. C’est déjà le cas à Strasbourg, les vendeurs de sapins disposeront de leurs emplacements habituels, indique la ville.
Pour l’heure, ce sont donc les conditions sanitaires, les modalités précises qui sont attendues, les campagnes de coupes des conifères étant lancées. « Tout le monde fera des efforts, cela va de soi. Des précisions, c’est ce qu’on attend car il va falloir le temps de s’adapter, de préparer les choses, le plus tôt sera le mieux, conclue Frédéric Naudet. Car généralement fin novembre, c’est le début des ventes. » Pas d’inquiétude donc, le père Noël aura un arbre sous lequel poser les cadeaux.