ENVIRONNEMENTEt pourquoi pas un lombricomposteur design dans votre appartement ?

Strasbourg : Ils mettent au point un lombricomposteur d’appartement très design (et sans odeurs)

ENVIRONNEMENTUn jeune ingénieur designer et un potier traditionnel alsacien ont mis au point un lombricomposteur d’intérieur
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Un ingénieur designer strasbourgeois s’est allié avec un potier traditionnel alsacien pour concevoir un lombricomposteur d’appartement.
  • Après un succès rapide sur une plateforme de financement participatif, les deux partenaires espèrent démocratiser et favoriser la pratique du traitement des biodéchets en intérieur.
  • Le lombricomposteur d’intérieur est produit en France avec des produits naturels comme le bois, le liège, la terre cuite.

L’idée d’avoir dans son appartement des vers de terre grouillant dans des bacs en plastique ou des mauvaises odeurs lors de la décomposition des déchets organiques n’est pas forcément réjouissante. C’est pourtant ce qui a probablement permis à Ferdinand Fraulob, ingénieur designer indépendant de 27 ans et à son partenaire Pierre Siegfried, de Siegfried-Burger & fils à Soufflenheim, entreprise familiale de poterie depuis six générations, de vendre comme des petits pains un lombricomposteur, « pour rendre à la terre ce qu’on lui a prélevé. »

Ensemble, ils ont en effet conçu un modèle d’intérieur, nommé Activaterre, fait avec des matériaux naturels comme du liège, du bois de sapin, un bac en terre cuite. Mais surtout facile d’utilisation assurent les deux partenaires, sans plastique ni odeurs, et fabriqué en France. Une première salve de ventes a dépassé de plus de 30 % leur objectif en seulement trois semaines (à partir de 350 euros) sur un site de financement participatif. A présent, la vente se fait uniquement sur leur boutique en ligne.

Une idée de campagnard adaptée à la ville

Un premier succès, pas vraiment le fruit du hasard. « Je viens de la campagne près d’Erstein (Bas-Rhin), explique Ferdinand Fraulob. Enfant, j’allais souvent déposer les biodéchets dans le bac, au fond du jardin. C’était pour moi tout à fait normal, je ne m’étais jamais posé la question de l’impact que pouvait avoir des bio déchets jetés à la poubelle, jusqu’à ce que j’arrive en ville, après le lycée, pour étudier. »

Le lombricomposteur Activaterre.
Le lombricomposteur Activaterre. - Adrien Michel - madri.fr

C’est en effet face à la réalité citadine que les choses sont devenues moins évidentes pour le jeune élève ingénieur. « Arrivé en appartement, j’ai tout de suite compris que ça allait être compliqué de continuer. Dans un premier temps je me suis inscrit dans un compost collectif de mon quartier, mais il était complet. Le compost collectif n’arrive pas à répondre à la demande". Du coup est apparue cette solution individuelle qu’est le lombricompostage, avec l’utilisation de vers."C’est à ce moment que j’ai eu l’idée de le développer, poursuit le Strasbourgeois, pour l’adapter le mieux possible à la vie en intérieur. On part de très loin, car il y a plein d’idées reçues sur cette pratique et si on n’arrive pas à proposer un produit qui est attrayant et qui éveille la curiosité par son design, on va avoir beaucoup de mal à la développer, au quotidien. »

Pas besoin de trier les vers à l'arrivée

Concrètement, le lombricompostage a « un processus différent du compost en extérieur », détaille Ferdinand Fraulob. « C’est la même finalité, mais on a une aération qui n’est pas la même et une température bien plus basse. » D’où le choix d’un pot en terre cuite. « Ça permet, à la différence du plastique, une régulation de l’humidité. Cela permet d’éviter toute fermentation et donc les mauvaises odeurs. »

Le lombricomposteur Activaterre.
Le lombricomposteur Activaterre. - Adrien Michel - madri.fr

Côté design pratique, le lombricomposteur est constitué d’un seul bac « suspendu sur un portique » en bois. A la différence d’un système de récolte classique où l’on ajoute des plateaux, en espérant que les vers migrent du compost mûr vers les plateaux du haut qui s’empilent. Leur lombricomposteur, permet, pour schématiser, de remplir le contenant de 27 litres par le haut et de récupérer le compost mûr par le bas… sans avoir à trier les vers ou à soulever les déchets.

« Le système de récolte est ouvert en partie basse, avec une grille sur lequel vient se déposer naturellement le compost mûr, détaille Ferdinand Fraulob. Reste récolter à l’aide d’une petite griffe le compost qui tombe dans un petit récipient juste en dessous. » Un brevet a même été déposé par les deux partenaires.