Strasbourg : Deux citoyennes lancent une marche « Ensemble en jupe » pour dénoncer le harcèlement de rue
SOCIETE•L’événement sera ouvert à tous, avec ou sans jupeThibaut Gagnepain
L'essentiel
- Strasbourg a été le théâtre récent de plusieurs cas de harcèlement de rue. Deux jeunes filles ont été rouées de coups fin août alors qu’une étudiante a été agressée et frappée au prétexte qu'elle portait une jupe
- Deux citoyennes strasbourgeoises, Sophie et Marie, en ont eu ras-le-bol et ont décidé d’organiser une marche citoyenne pour dénoncer le harcèlement de rue.
- Elles ne font partie d’aucune association. « L’idée est d’unir, pas d’opposer. Nous ne faisons partie d’aucune association féministe et nous ne voulons pas tomber dans un discours radical. Le mal, ce n’est pas l’homme, c’est la bêtise humaine. »
Le rendez-vous est pris et déjà autorisé par la préfecture : ce sera le samedi 24 octobre, au départ de la place Kléber. A partir de 15 heures ce jour-là, deux citoyennes strasbourgeoises, Marie et Sophie, espèrent voir le plus de monde possible défiler.
Leur but ? Dénoncer le harcèlement de rue, revenu sur le devant de la scène ces dernières semaines dans la capitale alsacienne. D’abord fin août quand deux jeunes filles ont été rouées de coups pour avoir refusé les avances de leur assaillant ; puis mi-septembre quand une étudiante a été frappée au prétexte qu’elle portait une jupe…
« Il y a une recrudescence médiatique mais ça fait des siècles que ça existe », lance Sophie, qui évoque un ras-le-bol pour justifier l’initiative prise avec son amie. « Si on a appelé cette marche "ensemble en jupe", c’est parce que les excuses des agresseurs sont souvent liées aux vêtements que portent leurs victimes. Mais une fille peut mettre une jupe ou un décolleté quand elle veut ! »
Le 24 octobre, le port de la jupe ne sera pas obligatoire. « Il n’y a pas de dress code mais des hommes nous ont déjà demandées s’ils pouvaient venir habillés comme ça et ils feront », s’amuse Marie qui appelle à un rassemblement le plus large possible. « Nous avons déjà près de 1.000 personnes intéressées sur notre page Facebook. L’idée est d’unir, pas d’opposer. Nous ne faisons partie d’aucune association féministe et nous ne voulons pas tomber dans un discours radical. Le mal, ce n’est pas l’homme, c’est la bêtise humaine. »
Un appel à contributions
Soutenues par plusieurs associations strasbourgeoises, dont « Ru’Elles », les deux organisatrices souhaitent également que cette marche débouche sur des propositions. C’est en ce sens qu’elles ont lancé un appel à contributions sur la plateforme participative de la ville (participer.strasbourg.eu). « On veut que cette marche soit juste la partie émergée de l’iceberg. On remettra le 25 novembre les idées recueillies aux pouvoirs publics » ; explique Sophie, qui aimerait déjà que davantage de prévention soit réalisée auprès des élèves.
« Aujourd’hui, encore 8 femmes sur 10 en France ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics et parmi elles, seulement 2 ont reçu de l’aide. C’est hallucinant qu’on en soit encore là aujourd’hui », concluent-elles en chœur. Avant de lancer un autre petit appel : « Si quelqu’un veut nous aider à faire des pancartes… »