Strasbourg : « Nous sommes dans une année de reconquête »… Après deux saisons galère, qu’est-ce qui a changé à la SIG ?
BASKET•Le club alsacien, qui joue samedi au Mans, a complètement renouvelé son effectif à l’intersaisonThibaut Gagnepain
L'essentiel
- La SIG débute sa campagne de Jeep Elite ce samedi soir au Mans. Une nouvelle aventure après deux dernières saisons ratées. A l’arrêt du championnat en mars, le club alsacien était 10e.
- Que s’est-il passé depuis ? La SIG a recruté un directeur sportif, maintenu son jeune coach finlandais et fait signer… dix nouveaux joueurs.
- « Nous sommes dans une année de reconquête, en termes de performances et de valeurs », résume le président du club strasbourgeois, Martial Bellon.
Il ne reste plus que lui. De tout l’effectif strasbourgeois 2019-2020, le jeune Essome Miyem est le seul survivant un an plus tard. Pas très étonnant au vu de la saison passée : une pâle dixième place en Jeep Elite, une élimination prématurée en Ligue des Champions et… surtout la mise à l’écart de Vincent Collet.
Le sélectionneur des Bleus avait, en janvier, payé les mauvais résultats de son équipe et les problèmes récurrents qui tourmentaient son groupe. Entre la mise à pied d’Ali Traoré, accusé d’invectives violentes envers le staff, et le peu d’investissement de certains de ses partenaires.
« On ne veut plus vivre ça »
« Nous sommes conscients que les deux dernières saisons n’ont pas été au niveau des attentes des supporters. Que ce soit au niveau des résultats ou des comportements. On ne veut plus vivre ça », admet le président du club, Martial Bellon. « C’est très clair : nous sommes dans une année de reconquête, en termes de performances et de valeurs. On a été très attentif à ce dernier aspect. »
En ce sens, le champion de France 2005 (oui, ça date !), malgré une réduction de budget, s’est doté dès avril d’un directeur sportif : Nicola Alberani. Arrivé d’Avellino, l’Italien est venu renforcer un secteur où le coach semblait souvent un peu seul. « La fonction s’est développée dans d’autres clubs français et paraît fondamentale aujourd’hui », réagit Martial Bellon. « Quel que soit le talent d’un entraîneur, c’est très compliqué de gérer les joueurs en dehors du parquet. »
Celui qui avait été élu dirigeant de l’année 2015-2016 de l’autre côté des Alpes est aussi arrivé avec un carnet d’adresses bien rempli. « Il a une data mondiale sur les joueurs et nous en a présenté dix à chaque poste, avec deux priorités à chaque fois », détaille encore le président strasbourgeois. « Wainwright, Lansdowne et Jefferson en faisaient partie, on les a pris. Concernant Colson, c’est davantage une opportunité de fin de mercato. »
La SIG n’a pas joué que la carte américaine. Elle avait d’abord bouclé les recrutements des Français Cavalière, Morin et Maille, tous sollicités un peu partout. « Le projet, les discussions avec le coach et la nouvelle dynamique que le club veut mettre en place m’ont séduit », explique le dernier cité, meneur arrivé de Châlons-Reims.
Au total, neuf nouveaux joueurs sont arrivés à l’intersaison en Alsace. Dix en comptant la pige médicale actuelle d’Axel Toupane afin de compenser la blessure de Léo Cavalière. L’international français, qui a fait ses classes au Rhénus, s’inscrit parfaitement dans la lignée des profils retenus. « Des joueurs qui ont déjà de l’expérience et qui veulent travailler pour devenir encore meilleurs », résume le coach de la SIG, Lassi Tuovi.
Le jeune Finlandais de 34 ans, ancien assistant de Collet, a vu son contrat être prolongé jusqu’en 2022 et débutera donc sa première saison comme n° 1. « Je suis très excité de retrouver la compétition après six mois sans match officiel, surtout avec cette nouvelle équipe », lance-t-il, avant le déplacement au Mans, ce samedi soir.
« Remettre Strasbourg à la bonne place »
Quelle sera la place de la SIG dans cette Jeep Elite 2020-2021 ? Si l’ASVEL version Euroligue de Tony Parker paraît intouchable, ça semble assez ouvert derrière. Même si Bourg-en-Bresse, Levallois et surtout Monaco partent avec un peu d’avance. « L’objectif, c’est le Top 8 », annonce Martial Bellon, avant de laisser la parole Jean-Baptiste Maille : « On veut remettre Strasbourg à la bonne place. » Quand la SIG disputait cinq fois d’affilée la finale de Pro A.