SANTEUn autotest Covid-19 en pharmacie ? Un laboratoire alsacien se prépare

Strasbourg : Un laboratoire espère bientôt proposer en pharmacie des autotests sur le Covid-19

SANTEIl permettra de savoir si on a déjà été infecté et pourrait être disponible « cet été » en officine
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Une entreprise alsacienne, Biosynex, propose déjà des tests de diagnostic rapide (TDR) Covid-19. Avec eux, on sait en dix minutes si on a eu ou non le coronavirus. Biosynex en a vendu « environ 500.000 » depuis deux mois. Exclusivement à des hôpitaux et des biologistes.
  • Les prochaines étapes ? Que ce test soit considéré comme un TROD, un test rapide d’orientation diagnostique. Les pharmaciens, médecins, infirmières pourraient alors l’utiliser.
  • Ensuite, toujours si la loi l’autorise, il pourrait devenir un autotest. Alors le grand public pourrait l’acheter en officines et se tester tout seul.

Une petite piqûre au bout du doigt, une goutte de sang, et un peu de diluant. Le test de diagnostic rapide (TDR) Covid-19 peut débuter. Quelques instants plus tard, une bande apparaît au niveau du « C ». « Ça veut dire que ça fonctionne, on va savoir en moins de dix minutes si vous avez déjà été infecté. Si oui, des traits se formeront à côté des inscriptions IgM et/ou IgG, les deux anticorps produits par votre corps en réaction au coronavirus », explique Oren Bitton, le directeur commercial de Biosynex.

L’entreprise, implantée dans la banlieue sud de Strasbourg, à Illkirch-Graffenstaden, fait partie des leaders sur le marché des tests de santé. Grossesse, VIH, angine, infection urinaire… et donc maintenant coronavirus. « On s’est lancé mi-février, avec notre sous-traitant en Chine car il avait de l’avance dans les recherches », rembobine Oren Bitton. « Mi-mars, le test était disponible et on le faisait notamment évaluer par le CHU de Strasbourg. A partir de ce moment-là, on a eu des commandes d’un peu partout dans le monde, aussi bien pour les hôpitaux et les laboratoires en France que pour l’Europe, l’Afrique, l’Amérique latine etc. »

Le directeur commercial de Biosynex, Orren Bitton, avec des autopiqueurs qui servent dans le test.
Le directeur commercial de Biosynex, Orren Bitton, avec des autopiqueurs qui servent dans le test. - T. Gagnepain / 20 Minutes

Au total, Biosynex estime en avoir vendu « environ 500.000 » depuis deux mois. Et la demande ne semble pas près de baisser. L’entreprise alsacienne a déjà recruté une quarantaine de salariés sur son site bas-rhinois et augmente peu à peu sa production. « Actuellement, on est en mesure d’en sortir 2 millions par mois avec nos partenaires en Chine et à Lyon. On vise les 4 millions d’ici septembre », lance Larry Abensur, le PDG.

Le chiffre d’affaires de Biosynex triplé ?

L’action de sa boîte a déjà quadruplé (d’environ 3 à 12 euros) avec la crise sanitaire et le chiffre d’affaires, de 35 millions d’euros en 2019, pourrait dépasser les 100 millions d’euros cette année. Surtout si leur produit peut être acheté, demain, en pharmacie par le grand public.

Larry Abensur, le PDG de Biosynex.
Larry Abensur, le PDG de Biosynex. - T. Gagnepain / 20 Minutes

« La prochaine étape, c’est qu’un texte légilstatif valide son utilisation comme un TROD, un test rapide d’orientation diagnostique », reprend le directeur commercial de Biosynex. « En clair, cela donnerait l’autorisation légale aux autres professionnels de santé que les biologistes de l’utiliser. Les pharmaciens, les médecins et les infirmières pourraient alors dépister n’importe qui et n’importe où. Et ensuite, on espère qu’il passera en autotest. »

L’entreprise alsacienne a déjà effectué une demande en ce sens. « On a déposé le dossier et on espère pouvoir les commercialiser cet été », avoue Oren Bitton, qui estime que le test pourrait alors être vendu « une vingtaine d’euros en officine ». Le prix pour savoir, sans l’aide de personne, si on a été infecté ou non par le coronavirus.

A gauche, un test négatif au Covid-19. A droite, un test positif. Dans ce cas, la personne testée possède dans son sang des anticorps igM et igG.
A gauche, un test négatif au Covid-19. A droite, un test positif. Dans ce cas, la personne testée possède dans son sang des anticorps igM et igG. - T. Gagnepain / 20 Minutes