SANTEOuvrir la porte sans la main ? Des Strasbourgeois créent une sur-poignée

Coronavirus à Strasbourg : Un couple d'étudiants crée des sur-poignées pour ouvrir les portes sans les mains

SANTEOu comment éviter d’attraper facilement le virus
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Un couple d’étudiants strasbourgeois a créé une sur-poignée de porte qui permet de les ouvrir sans les mains. Avec le coude ou l’avant-bras.
  • Le duo s’est lancé dans cette aventure en plein confinement « pour s’occuper, c’était un peu un délire ».
  • Deux types de sur-poignées ont vu le jour chez LY Protection, qui s’adaptent selon la forme de la clenche. Elles sont vendues 13 euros l’unité.

Et si on créait une sur-poignée pour éviter d’ouvrir les portes avec la main ? Voilà le défi que s’est lancé un couple de Strasbourgeois pendant la période de confinement lié au coronavirus. « C’est surtout Yann, mon copain, qui s’y est mis. Moi, je le soutenais », s’amuse Louise Doumange en repensant à cette parenthèse inattendue.

Rien ne prédisposait le duo d’étudiants en… hôtellerie-restauration, à se lancer dans cette aventure. « Tout est parti d’un ami dentiste du père de Yann qui en avait marre de devoir enlever et remettre ses gants quand il passait une porte. Il voulait les ouvrir sans les mains et nous a demandé si les sur-clenches existaient », rembobine la jeune fille, 21 ans. « On en a trouvé sur Internet mais le tarif était exorbitant. Alors on s’est dit, pourquoi on ne le ferait pas, nous ? On avait besoin de s’occuper, c’était un peu un délire. »

En plastique « à base d’amidon »

Son compagnon, Yann Lortz, 22 ans, l’a pris très au sérieux. « Pendant deux semaines, il n’est quasiment pas sorti de la chambre !, rigole encore sa petite amie. Il savait modéliser depuis son bac technique et s’y est mis à fond. Il fallait absolument que ce soit facile de mettre le coude ou l’avant-bras. » Restait alors à voir ce que sa création allait donner en vrai…

Poignée de protection

Nous vous proposons de découvrir Ly Protection, un outil qui s’adapte à toutes les poignées de porte et facilite l’ouverture et la fermeture par l’avant-bras, évitant tout contact avec les mains.

Posted by LY Protection on Monday, May 11, 2020

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Fin avril, le couple a investi dans une imprimante 3D. « Les premiers tests ont été concluants mais il fallait retravailler quelques petits trucs ». Comme la fixation de l’objet, ou les différentes formes de clenches sur lesquelles il devrait s’adapter. Puis trouver la matière dans laquelle le fameux outil serait proposé. « On a opté pour du plastique à base d’amidon. Ça vient d’un producteur des Vosges et c’est un peu plus écolo », reprend Louise Doumange, désormais chargée de la commercialisation du produit.

« On est super fiers de proposer ça »

Mis en vente le 11 mai, les deux types de sur-poignée de « LY protection », pour Louise et Yann, se sont vendus à 202 exemplaires. « On a eu une très grosse commande de 200 puis un restaurateur de Paris en a pris 2. Pour les particuliers, ce n’est pas encore ça. On a du mal à se faire connaître. »

Le tarif, fixé à 13 euros pièce, en freine aussi peut-être certains… « On aurait pu faire un peu moins cher mais il faut aussi qu’on rentre dans nos frais », avoue Louise Doumange, qui a investi près de 1.000 euros avec son copain. « Pour l’instant, on n’a rien perdu et si ça s’arrête demain, ça restera une belle aventure. On a fait un pas dans le monde des adultes et on est super fiers de proposer ça. Ça peut vraiment être utile à tout le monde avec le coronavirus en ce moment. »

La chambre de Louise Doumange et Yann Lortz s'est transformée en atelier de fabrication de sur-poignées de porte.
La chambre de Louise Doumange et Yann Lortz s'est transformée en atelier de fabrication de sur-poignées de porte. - LY Protection

Le couple, dont la chambre accueille désormais trois imprimantes 3D et tous les matériaux nécessaires à la conception de leur produit, possède aujourd’hui un stock de 100 sur-clenches. Toutes prêtes à partir en cas de commande par téléphone ou via leur page Facebook, et toutes noires. « Mais si quelqu’un nous en demande en rose, on est en capacité de le faire », conclut l’étudiante strasbourgeoise.