Strasbourg : Six mois ferme pour crachats et menaces de mort à l’encontre d’employés du CHU
JUSTICE•Un jeune homme a été condamné ce lundi à six mois de prison ferme pour outrage et menaces de mort envers quatre employés de l’hôpital de HautepierreCharles Montmasson
A l’audience, il s’est excusé, a promis de payer une indemnisation à ses victimes. Florian S., 23 ans, était poursuivi ce lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour outrage et menaces de mort envers trois infirmières et un agent du service d’incendie de l’hôpital de Hautepierre. « Pendant sa garde à vue, il a eu le temps de réaliser la gravité des faits », indique Me Charles-Antoine Hosseini, son avocat commis d’office.
Samedi matin, le jeune homme, souffrant d’épilepsie, se réveille attaché à un lit, dans un box des urgences de l’hôpital. Devant le refus des infirmières de le détacher sans l’accord d’un médecin, il entre dans une colère noire et, bousculant le brancard, insulte les employés venus le maintenir en place : « Salope », « fils de pute », aurait-il notamment vociféré. Il crache à plusieurs reprises dans leur direction, leur souhaitant de contracter le Covid-19 s’il est lui-même porteur du virus. Ses crachats atteignent au visage l’une des infirmières et l’agent de l’hôpital. La police est alors appelée.
« La justice s’est saisie du problème »
L’avocat du prévenu décrit « une réaction inexplicable, irraisonnée », de quelqu’un qui aurait omis de prendre son traitement contre l’épilepsie et consommé de l’alcool. « Il était livreur de pizzas, jusqu’à un accident de scooter, en novembre, à cause d’une crise d’épilepsie, ajoute Me Hosseini. Il a été hospitalisé une semaine et ne travaille plus. La veille des faits, sa compagne constate des convulsions et appelle le Samu, il est mis sous sédation. Au réveil, il ne se souvient de rien et a réagi très mal, au lieu de prendre sur lui. » Suivant les réquisitions du parquet, le jeune homme a été condamné à six mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, à verser 600 euros aux deux victimes ayant reçu un crachat et 400 euros aux deux autres.
« Les parties civiles sont satisfaites du traitement pénal immédiat, l’accusé s’est excusé platement », fait savoir Me Raphaël Nisand, leur avocat. « Cette affaire n’a pas été banalisée par la justice, se félicite-t-il. C’est important, quand on sait que de nombreuses personnes hésitent à déposer plainte. Notre police et notre justice se sont saisies du problème. » A noter que les compensations aux victimes sont inférieures à sa demande initiale.
S’il rappelle que les « personnels soignants font un travail formidable », Me Hosseini, l’avocat du prévenu, considère, dans « le contexte du virus », qu’il était nécessaire de chercher des explications dans ce dossier, sans se transformer en « tribunal populaire ». Ce qui a été fait, selon lui. Son client devra maintenant verser les compensations aux victimes, et purger sa peine, après avoir été convoqué par le juge d’application.