Strasbourg : « Qui veut gagner 5.000 euros ? » Un commerce prêt à payer celui qui lui trouvera un repreneur
COMMERCE•Le propriétaire de la droguerie Monvoisin à Strasbourg propose 5.000 euros au premier qui lui présentera un repreneurGilles Varela
L'essentiel
- Un commerçant Strasbourgeois plein d’idées mais qui souhaite prendre sa retraite propose au premier qui lui présentera un repreneur 5.000 euros.
- Une initiative originale qui plaît aux riverains comme aux clients de ce commerce de proximité.
Difficile de ne pas remarquer la proposition affichée sur la vitrine de la droguerie Monvoisin à Strasbourg : « Qui veut gagner 5.000 euros ? » Le propriétaire du « petit » commerce de proximité affiche son intention de verser cette somme à celui ou celle qui lui présentera un repreneur.
Jean-François Feldmann, l’habile propriétaire de la droguerie, ne manque en effet jamais d’idées. « En fait il en a une toutes les cinq minutes », reconnaît Mylène, employée depuis 1993. Cette proposition ne l’a donc « pas étonnée » mais au contraire « séduite », elle, qui veut maintenir son emploi mais ne souhaite pas reprendre l’affaire.
Le commerçant du boulevard d’Anvers, 63 ans, a en effet décidé de céder son activité après 47 ans de travail et de profiter de la vie, du ski qu’il affectionne particulièrement. Tout en conservant la partie « vente en ligne » de son affaire. Mais avant cela, il est à la recherche d’un repreneur. Une chose pas facile apparemment malgré un chiffre d’affaires hors taxes de 650.000 euros. Echaudé par une proposition de reprise qui ne s’est pas conclue il y a trois ans, il a décidé cette année, après deux ans de pause dans sa recherche, d’y aller tout schuss et propose donc 5.000 euros à la personne qui lui aura présenté un repreneur. « Un engagement ferme », précise le commerçant, « donné le jour de la vente. »
Une difficulté pour trouver un repreneur qu’il explique « peut-être par le manque de goût du risque d’entreprendre » mais pas que : « c’est surtout très difficile de communiquer, de faire savoir que l’on vend son activité. Céder des murs, oui, une activité, de surcroît dans la droguerie, c’est plus difficile. » Aussi, avec cette proposition, il compte bien intéresser le plus grand nombre. Le choix idéal ? « Un cadre, un professeur des écoles, quelqu’un qui travaille dans une banque, dans tous les cas une personne qui veut changer complètement d’activité, de vie qui a envie de se mesurer à lui-même », assure Jean-François Feldmann.
Une idée qui séduit
De quoi intriguer les riverains, les habitués de la droguerie « où l’on trouve de tout, avec de judicieux conseils » assure Brigitte, une cliente. Rassurée aussi de voir que l’endroit ne deviendra pas un restaurant ou tout autre chose. « C’est important de garder les commerces de proximité, les quartiers s’éteignent petit à petit, déplore la cliente venue spécialement depuis la Robertsau. Cela m’évite de courir à l’extérieur de la ville. Alors c’est une bonne nouvelle et une bonne idée, cette prime. »
« Une affaire très rentable » car la clientèle est là et se presse à la caisse. « C’est la première droguerie de quartier dans l’est de la France », ajoute Jean-François Feldmann. Son secret ? Le commerce propose de tout à des prix très intéressants et ses deux employés sont très expérimentés : de l’engrais à la crotte de chèvre en passant par la papeterie, le petit et même le gros électroménager, le jardinage, l’électricité en passant par la visserie… Le tout à des prix souvent « plus bas que dans la grande distribution », souligne l’ingénieux commerçant. Visionnaire aussi car il propose beaucoup d’articles dans l’air du temps comme des produits d’entretien bio et en vrac, très demandés.
« Il y a encore plein de solutions, d’idées et de chose à faire pour développer encore la clientèle », assure Jean François Feldmann. Un commerçant confiant mais presque retraité, car il en est convaincu, il sera bien sur les pistes de ski avant la fin de l’année…