Strasbourg : Un blocage devant un lycée dégénère, trois jeunes interpellés
VIOLENCES•Une voiture a été incendiée et un abribus brisé lors d’une manifestation non déclarée qui a dégénéré devant le lycée Couffignal à StrasbourgGilles Varela
Tout a débuté ce mercredi matin, à 8 heures devant le lycée Couffignal, dans le quartier de la Meinau à Strasbourg Sur les réseaux sociaux, des lycéens s’étaient donné rendez-vous devant l’établissement. Un « appel à la violence » pour bloquer le lycée, précise la police qui avait intercepté le message. Ces derniers avaient donc prévu un dispositif en conséquence qui « a permis de limiter les dégâts », ajoute la source policière. Une centaine de personnes a toutefois répondu à l’appel sans qu’il ne soit certain qu’ils étaient tous du Lycée. « Il n’y avait aucune référence ni politique ni syndicale, semble-t-il. C’était un appel à un blocage » lancé par des jeunes qui n’étaient pas tous scolarisés dans l’établissement, a confirmé la rectrice de l’académie de Strasbourg, Sophie Béjean. Une plainte va être déposée par l’établissement.
Très vite en effet, des incidents ont éclaté. Au moins cinq véhicules à proximité ont été dégradés, dont l’un a été incendié. Les vitres de l’arrêt de tram « Lycée Couffignal » ont été brisées. La circulation des trams a été interrompue pendant cinquante-six minutes.
Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pétards, sans être atteints. Trois mineurs âgés de 16 ans ont été interpellés et placés en garde à vue. A 10 heures, la circulation était jugée « sous contrôle » par la police nationale de Strasbourg et les derniers enquêteurs faisaient les dernières constatations vers 11 heures.
Les voitures endommagées se situent sur le parking jouxtant le lycée. Alors qu’une riveraine venait en milieu de matinée constater d’éventuels dégâts sur son véhicule, une dépanneuse tractait un petit véhicule à la vitre arrière brisée et les rétroviseurs cassés. En dessous, les enquêteurs ont retrouvé un pétard fixé à un aérosol grâce à de l’adhésif…
La police rappelle que cette "manifestation" n’a pas été déclarée. La direction de l’établissement, que nous avons brièvement rencontré, ne tient pas pour l’instant à communiquer sur l’évènement. Mais reconnaît qu’il n’y avait pas de motif connu. Les lycéens rencontrés devant le lycée non plus. « Mais il n’y avait peut-être pas que des élèves d’ici », soutien Thibault. Pour Guillaume et bien d’autres, ce n’est pas une surprise mais plutôt une « lassitude », un « acte gratuit, pour rien ». Pour Mohamed et ses copains, ce n’est pas une surprise non plus mais « il y a déjà eu souvent des trucs comme ça ici l’année dernière, à cause de Parcours Sup, mais là, j’en sais rien, on était en cours et on n'a rien vu. » « C’est peut-être à cause du 5 décembre », se risque un copain, vite repris par les rires de la petite bande d’amis.