Strasbourg: « Vivement que ça se termine ! », quand des locaux en ont déjà marre du marché de Noël
NOËL•Si le marché de Noël à Strasbourg séduit des milliers de touristes, il est facile de rencontrer des Strasbourgeois « qui en ont marre avant même que cela n’ait vraiment commencé »Gilles Varela
Le marché de Noël vient à peine d’ouvrir ses portes qu’ils « se sentent déjà enfermés »… Si les visiteurs se pressent cette année encore pour venir découvrir les différents marchés de Noël et ses 300 chalets disséminés dans la Grande Ile, nombre de Strasbourgeois résidant dans l’hypercentre et sont bien moins enchantés par cette féerie de Noël au pas de leur porte. Foule compacte, fouilles et checkpoint, problèmes de stationnement, personnes « ivres au vin chaud »… Le tout pour cinq semaines, « et ça fait long », expliquent-ils à 20 Minutes.
Le sentiment « d’enfermement » et de se laisser « déposséder de sa ville » ressenti un peu plus chaque année par des Strasbourgeois se renforce encore avec le nouveau déploiement du dispositif de sécurité. Thierry, à vélo, attend avec impatience d’être fouillé pour rentrer chez lui : « J’ai dû faire une petite course juste en dehors et maintenant je dois faire la queue pour revenir. » « J’ai vraiment l’impression d’être en prison et ça ne me rassure pas non plus », déplore Christiane, une sexagénaire. « On doit subir et ne rien dire parce que l’on a choisi de vivre dans le centre-ville, ajoute une amie. On devrait tout accepter, mais ce n’est pas normal, il faut revenir à des choses plus simples. » Un sentiment partagé par Florianne, une trentenaire : « C’est devenu une vraie foire commerciale, il n’y a qu’à voir la soirée de lancement avec l’autre qui hurlait dans son micro ! »
Comment faire autrement ?
Plus pragmatique, Jean-François, lui aussi résident, admet que cela a perdu de son charme, mais qu’un dispositif de sécurité « est devenu indissociable de grands évènements ». Mais il regrette cependant que cela « se fasse au détriment » des résidents. « On est comme rayés de la carte, on n’a le droit de rien, et ça dure cinq semaines. Vivement que ça se termine ! » Un sentiment partagé par Anne, maman de trois enfants : « Je n’ai pas le droit de circuler ou de stationner, alors c’est un cauchemar, rien que pour les courses mais même les livreurs du supermarché sont débordés, tout le monde veut être livré avant 11 h et il n’y a plus de créneaux disponibles. »
Parfois indignés ou simplement « lassés », d’aucuns envisagent que cela puisse changer : « Comment se passer d’une telle manne financière et d’une reconnaissance pour la ville, s’interroge Hélène, une trentenaire. Je ne vois pas de solution. Moi, je vais prendre le max de vacances pour fuir tout ça ! »